La vraie fausse alternance
Quel que soit le résultat du scrutin français, il faut avouer que, finalement, les deux candidats se sont ressemblés à la fin et ont donné une image un peu américaine de la nouvelle France. Si Ségolène Royal est une femme qui a rendu intéressante l?idée dans une France qui se dit égalitariste mais qui n?a toujours élu que des hommes, elle n?avait pas grand-chose à dire, se contentant d?agiter des « vive la France ». Quant à son adversaire, il est resté égal à lui-même, c?est-à-dire calé sur un consensus dur autour des questions non prioritaires, les heures supplémentaires et les identités, dont franchement tout le monde au fond se désintéresse. Finalement, une vraie fausse alternance impliquant deux partis qui se partagent le pouvoir depuis des décennies, l?un jouant l?humanisme et l?autre le pragmatisme dans un ballet de sentiments bien réglé. Et l?Algérie, de loin, a suivi par sa télévision préférée une joute qui implique un peu des leurs, ceux qui ont quitté le pays carré pour une nouvelle vie dans l?Hexagone. Si elle préfère encore un bon film américain, sa problématique est simple, un des candidats donnant des visas, l?autre pas. Quant aux responsables, ils ont suivi l?affaire et pas seulement pour voir comment marche un pays démocratique. C?est que cette fois, ils se sont retrouvés un peu coincés. Soutenant traditionnellement la droite française pour sa politique arabe plus juste, ils ont toujours tourné le dos aux socialistes, qui portent en eux le péché originel de la guerre d?Algérie, du « qui tue qui » et de l?adhésion masquée aux thèses israéliennes. Comme Sarkozy a agité le spectre de la réhabilitation de l?OAS, organisation qui a traumatisé les Algériens par ses positions et attentats aveugles, les officiels algériens se sont abstenus. Balle est au centre, ils n?ont voté ni à gauche ni à droite. Mais que fait Zidane ?
Posté Le : 07/05/2007
Posté par : sofiane
Ecrit par : Chawki Amari
Source : www.elwatan.com