Algérie

La volte-face du MSP



Le président du MSP est revenu, hier, sur les raisons ayant motivé la décision de son parti de ne pas participer au gouvernement. À l'issue de sa session d'urgence organisée avant-hier, le conseil consultatif du MSP a décidé, à la majorité écrasante de ses membres, de ne pas participer au gouvernement. «Cette décision, quasi consensuelle, permettra au MSP de resserrer ses rangs pour faire face à l'étape suivante», a-t-il soutenu.D'après le président du MSP, «le chef de l'Etat veut maintenir son programme tandis que tous les partis vainqueurs des législatives, à savoir le FLN, le RND, le Front El Moustakbel, le mouvement El-Bina se sont empressés d'opter pour la majorité présidentielle». «Si la logique politique devait être respectée, le FLN, le RND, qui sont les principaux soutiens à la candidature de l'ex-ministre Azzedine Mihoubi à la présidentielle du 12 décembre 2019, opteraient pour la majorité parlementaire. De même que si le Mouvement El-Bina et le Front El Moustakbel, dont les deux chefs se sont portés candidats contre Abdelmadjid Tebboune lors de la dernière présidentielle, agissaient dans une logique politique claire, ils devraient se retrouver dans le camp adverse ou la majorité présidentielle», a-t-il commenté. En outre, le MSP n'aura pas droit au chapitre à propos des départements à gérer et n'aura pas le dernier mot quant, au choix de ses ministres.
Le chef de l'Etat a demandé à la délégation du MSP, qu'il a reçue, dans le cadre des consultations pour la formation du gouvernement, de présenter, hier, une liste de 27 noms parmi lesquels seront désignés les quatre ou cinq ministres du MSP qui figureront au gouvernement. «Cela ressemble aux fiches de voeux demandées aux bacheliers», ironise-t-il. À titre de rappel, le MSP est arrivé en 3e position, avec 65 sièges derrière le FLN et les indépendants.
«Le MSP a déjà annoncé qu'il veut non pas être dans la façade du pouvoir, mais être au pouvoir», a-t-il martelé. Il a mis en exergue «l'absence de volonté de poursuivre le dialogue sur la vision du parti concernant la gestion gouvernementale et autour du rôle de ses hommes au sein du gouvernement». «Notre option, au début, était de participer au prochain gouvernement, mais nous n'avons trouvé ni cadre de dialogue ni partie pour poursuivre et approfondir les discussions», a-t-il déclaré.
A ce propos, il a rappelé que «la charte signée par le FLN, le RND et le MSP à l'occasion de la constitution de l'alliance présidentielle n'a jamais été respectée».
De l'avis du chef de cette formation, «cette décision souveraine de ne pas faire partie du gouvernement, fruit d'une réflexion approfondie, servira le pays car il est peu commun qu'un parti de la trempe du MSP, qui a un poids considérable sur la scène politique et qui est fort de sa large base militante, de se retrouver dans l'opposition». «Cette position médiane permettra au pays de continuer à rechercher le consensus et donner la priorité aux programmes».
Par ailleurs, le premier responsable du l'ex-parti du défunt Mahfoudh Nahnah a dénoncé «la fraude électorale ayant entaché les législatives anticipées», pratiquée, selon lui «sur double plan».
«Le refus de remettre des PV de dépouillement aux représentants du MSP, l'empêchement de ses militants à surveiller les bureaux de vote, le bourrage des urnes, la fraude centralisée par le biais de l'Anie (Autorité nationale indépendante des élections) a privé le MSP de sa victoire aux législatives», a-t-il accusé. Cela lui fait dire «que rien n'est changé». «On retourne à la case départ (d'avant le mouvement du
22 février dernier), qui n'a pas encore atteint ses objectifs», a-t-il estimé.


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