Photo : Riad
Par Salah Benreguia
Le groupe informel des 5+5 (pays du Maghreb + Portugal, Espagne, Italie, France et Malte) a tenu hier, à Alger, un séminaire sur la sécurité alimentaire. Lors de cette réunion, les participants ont mis l'accent sur les risques qui pèsent sur la sécurité alimentaire des pays riverains de la Méditerranée. Des risques aggravés par l'instabilité chronique des marchés internationaux des produits agricoles, qui se traduit par une volatilité exceptionnelle des prix des produits agricoles. D'où la nécessité de coordonner les efforts pour adopter une approche intégrée entre les dix pays de la Méditerranée.Le ministre de l'Agriculture, Rachid Benaïssa, a soulevé ce point notant que la sécurité alimentaire n'intéresse pas uniquement l'Algérie. Cette question est inscrite dans tous les agendas politiques des grandes rencontres. «Il y a une prise de conscience collective, surtout après la crise alimentaire de 2007 et 2008», a-t-il déclaré, à l'ouverture de ce séminaire. Selon lui, l'amélioration de la production a été suivie au niveau mondial par une meilleure régulation des marchés. «Il y a eu une prise de conscience mondiale pour réguler le marché. Il faut avoir des stocks. Ce regard nouveau sur le commerce des produits agricoles au niveau national ou international est au centre de beaucoup de préoccupations. Nous avons revitalisé un certain nombre d'unités de stockage et établi des conventions avec des opérateurs privés nationaux. Nous construisons ce réseau graduellement. Cela ne relève pas uniquement d'une décision administrative. Il faut que les gens soient convaincus de cela», a soutenu le ministre
L'ambassadrice de l'Union européenne à Alger, Laura Baeza, qui a pris part à cette rencontre a également abondé dans ce sens. Du côté nord de la Méditerranée, la sécurité alimentaire, telle qu'expliquée par Mme Baeza, «est une question qui tient particulièrement à c'ur l'Union Européenne et ses Etats membres». «La Commission européenne a consacré à ce combat 925 millions d'euros sur la période 2007-2010, et ce montant n'inclut pas le financement de l'aide alimentaire humanitaire, désormais du ressort du service d'aide humanitaire de la Commission européenne», a-t-elle indiqué. Elle a ajouté que «pour relever le défi de l'insécurité alimentaire, des partenariats nouveaux et plus solides s'imposent donc aujourd'hui au niveau mondial, entre les bailleurs de fonds, les institutions internationales, les gouvernements des pays concernés, la société civile et le secteur privé». La même source a ajouté que parmi les objectifs de la stratégie de l'Union pour vaincre l'insécurité alimentaire, un chapitre est directement consacré à une meilleure exploitation du potentiel des approches continentales et régionales pour améliorer la sécurité alimentaire (par la réduction du risque de catastrophes, le développement et l'harmonisation des politiques agricoles, la gestion durable des ressources naturelles'). «Un autre de ces chapitres se concentre sur la promotion de l'innovation en encourageant les pratiques et approches innovantes en matière de sécurité alimentaire ainsi que leur exploitation et diffusion entre pays», a-t-elle fait savoir. Pour le cas de l'Algérie, l'Union Européenne, aux dires de Mme Baeza, soutient depuis 2007 le ministère de l'Agriculture et du Développement rural dans la mise en 'uvre du Plan de développement agricole et rural (Pdar), dont l'objectif premier est la sécurité alimentaire durable, et ce, à travers un programme de 11 millions d'euros. «Ce programme a été mis en place afin d'appuyer la mise en 'uvre du plan national de développement agricole et rural dans sa dimension relative à la revitalisation des territoires ruraux afin de stabiliser les populations rurales, en atténuant les flux migratoires, en améliorant leurs conditions de vie et en préservant les ressources naturelles», explique-t-elle.
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Posté Le : 06/02/2012
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : S B
Source : www.latribune-online.com