Algérie

La voie publique est monnayée


La voie publique est monnayée
Une partie du trottoir peut êre louée jusqu'à 2000 DA par certains jeunes de ce quartier. Les habitants accusent les autorités locales de passivité.Après plusieurs tentatives d'éradication du commerce informel, la commune de Bachdjarrah assiste à un retour en force des vendeurs à la sauvette. Sur le grand boulevard Marseille, les étals de fortune ont repris de plus belle, tel un hypermarché à ciel ouvert. Toutes sortes de produits sont exposés sur les trottoirs de ce grand boulevard où se trouve le centre commercial Hamza. Cédés à des prix alléchants, ces produits, qui vont de l'habillement à l'alimentation générale en passant par les produits cosmétiques et le linge de maison, attirent chaque jour beaucoup de clients potentiels en quête de bonnes affaires. La popularité de ce marché informel fait grimper le prix des places sur le trottoir. Selon Rédha, un commerçant, les prix varient selon l'emplacement choisi. La place la plus stratégique est cédée à 2000 DA.Les points les plus rentables restent les trottoirs jouxtant les agences commerciales de la Seaal, Sonelgaz, les Impôts et les centres de santé. L'accès y est complètement obstrué pour les véhicules et même les piétons. Pour éviter une confusion dans la propriété de cette voie publique, des noms sont marqués sur les murs et les trottoirs de ce grand boulevard et des ruelles adjacentes. Jamais inquiétés, les vendeurs informels d'or font la loi sur ce boulevard au vu et au su des forces de l'ordre et des responsables locaux. Dans cette zone «interdite», des transactions de pièces d'origine douteuse se font à longueur de journée.Il en est de même pour les agressions qui sont monnaie courante. Certains habitants insinuent même qu'il y a complicité entre cesdits commerçants et un réseau d'agresseurs.Révoltés par la nuisance causée par ces commerçants, les habitants de Bachdjarrah 1 dénoncent la passivité des forces de l'ordre et des responsables locaux pour mettre fin à cette anarchie. «Ce que je trouve aberrant, c'est l'omniprésence des policiers sur ces lieux, comme s'ils étaient affectés pour veiller explicitement sur la sécurité des ces occupants illégaux de la voie publique», s'indigne Mohamed, résidant en face de ce souk. Vu la détérioration du cadre de vie causée par ces indus occupants, plusieurs propriétaires de logement dans les cités mitoyennes pensent à quitter les lieux.Certains ont même lancé des procédures de vente de leur appartement.Pour ne pas faire fuir les éventuels acheteurs, ils programment la visite de leur habitation dans la journée du vendredi vers midi. Les habitants qui tiennent à leur maison tirent la sonnette d'alarme et interpellent pour la énième fois les responsables locaux, à leur tête le wali d'Alger, A. Zoukh, afin d'éradiquer ce fléau qui ne cesse de prendre de l'ampleur. Rappelons que ce marché informel a déjà été éradiqué en 2010 après une opération musclée des forces de l'ordre. Le bonheur des habitants n'a finalement pas duré longtemps.


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