Algérie

La voie du développement égarée



Pendant des mois et sur demande du chef de l'Etat, le Conseil national économique et social (Cnes) a mené la réflexion sur le développement local. Au terme d'un long périple à travers l'Algérie profonde et après de longues rencontres avec les représentants de la société civile, les élus locaux, les jeunes ou globalement tous les acteurs impliqués dans le processus de développement, le Cnes a rendu son rapport. Un rapport contenant les recommandations à suivre pour lancer le pays sur la voie du développement. Le document fortement attendu est aujourd'hui sans suite. Quel est le sort réservé au rapport préparé par le gouvernement ' Ce n'est pas la première fois que les notes du Cnes sont vites oubliées une fois connues et remises aux demandeurs. Pourquoi avoir lancé tout un processus pour finalement mettre le dossier dans les tiroirs. Il est vrai que ledit conseil n'est qu'un organe consultatif et que l'exécution revient au gouvernement. Dépenser de fortes sommes d'argent, dégager des équipes pour sillonner le pays du nord au sud et de l'est à l'ouest pour rencontrer les populations locales et identifier les blocages au développement sont autant d'étapes qui n'ont rien apporté, sinon dresser un constat déjà connu et établir des propositions qui n'ont rien de nouveau ni de miraculeux. Les suggestions du Cnes relèvent du déjà vu. C'était prévisible. Le ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, Daho Ould Kablia l'a confirmé encore une fois. Le représentant du gouvernement en visite dans la wilaya d'El Taref, déclarée sinistrée après les dernières inondations, l'a relevé lundi dernier. Il a clairement noté une similitude entre les propositions de Babès et les mesures gouvernementales. En d'autres termes, les remèdes de Babès sont contenus dans le programme quinquennal 2010-2014. C'est une manière de rappeler que l'exécutif prend en charge les besoins locaux en matière de développement dans le cadre du programme d'investissements publics. Ce qu'il a omis de relever, c'est que ces mêmes projets connaissent un énorme retard pour la simple raison que la gestion est entre des mains incompétentes. Quand la réception de chantiers importants telles les écoles et les infrastructures sanitaires est retardée pendant des mois, voire des années, dans de nombreux cas pour non-respect des délais de réalisation ou pour non maturation des projets. Quand on sait aussi que ces mêmes retards engendrent des surévaluations importantes, lesquelles ne font qu'augmenter les dépenses de l'Etat, il y a lieu de s'interroger sur l'importance accordée aux qualifications et aux compétences dans le choix des réalisateurs des projets. Sinon, ça ne sert à rien de lancer des réflexions, proposer des solutions et repartir à la case départ avec les mêmes erreurs pour retomber dans les mêmes pièges qui maintiennent les populations dans le sous-développement et la stagnation. Il y a finalement ni développement local, ni développement durable. La voie est égarée. Seulement des discours qu'on nous répète à longueur d'année.S. I.


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