Algérie

La voie de la consultation la plus large



La question que se posaient la classe politique et l'ensemble des journalistes qui se trouvent au chevet de la scène partisane actuelle a trouvé sa réponse.Cette question concernait la décision du Front des forces socialistes (FFS) d'aller ou non aux prochaines législatives du 10 mai. Après la décision du Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD) de boycotter cette élection, décision qui n'était une surprise pour personne, le suspense était à son comble du côté de la formation de Da l'Hocine où il se disait que deux visions s'opposaient encore, sans être en confrontation et sans que cela n'ait l'air d'un schisme partisan, l'une prônant une participation jugée politiquement opportune, l'autre considérant que le temps est toujours au boycott. Néanmoins, il semble concrètement que le FFS ait choisi la voix de la consultation la plus large au plus près de sa base et ce, à travers toutes les wilayas du pays, soumettant, partout où se rendent les membres du conseil national de cette formation, les questions de la participation et du boycott comme se valant l'une, l'autre invitant à un débat sur les arguments en faveur de l'une et de l'autre. Ce souci de revenir aux militants pour trancher sur la question de la participation ou pas aux élections législatives doit-il de prévaloir, ainsi, au fait que la formation de Aït Ahmed ait à son actif une décennie de rejet des législatives ' Il semble en tout cas que le besoin de consulter la base soit surtout motivé par le fait que l'option dominant, au sommet, soit celle de la participation et qu'il était jugé de bon ton démocratique de s'en remettre aux militants pour une décision qui engage le FFS dans une nouvelle ère politique. Quoi qu'il en soit, le FFS semble déjà se démarquer politiquement et, avant de faire campagne, démontre une manière d'agir et de faire agir qui le distinguent et démontre surtout, en allant chercher sa base dans la majorité des wilayas du pays, qu'il n'est pas la formation d'une région, mais bien un parti politique national. Certainement, le FFS, en mettant en avant cette seule réalité, traduit implicitement une profondeur populaire et un respect du principe de subsidiarité. Ce qui explique, par ailleurs, le fait que cette formation ait toujours participé aux élections communales, veillant à maintenir le contact avec la base, en attendant que vienne un jour, le jour de retourner au Parlement. Le caractère historique du rendez-vous du 10 mai semble ne pas avoir échappé au FFS ; la formation d'Aït Ahmed n'est pas restée sourde aux engagements forts du président de la République qui n'a pas hésité à comparer les prochaines élections au 1er Novembre 54. Il s'agit, donc, d'un tournant déterminant dans la vie politique de l'Algérie à l'issue duquel rien ne saurait plus être comme avant. Le FFS, qui s'est toujours inscrit dans l'espace du refus du statu quo, a décidé de prendre part à un rendez-vous qui annonce un si grand changement. C'est peut-être la première élection législative qui a mis tous les atouts de son côté pour être crédible aux niveaux national et international, et qu'un boycott du FFS ne peut discréditer, pouvant au contraire coûter cher politiquement à toute formation qui pratiquerait la politique de la chaise vide, et qui resterait en dehors d'une institution appelée, pour les prochaines cinq années, à jouer un rôle qu'elle n'a jamais joué auparavant, surtout quand on sait que cette assemblée sera constituante.


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