La visite du secrétaire d'Etat américain en Irak se focalise sur la Syrie

Le secrétaire d'Etat américain, John Kerry, a exhorté dimanche à Baghdad les dirigeants irakiens à coopérer davantage avec Washington sur le dossier syrien.
Selon les madias, M. Kerry a eu un entretien avec le Premier ministre irakien Nouri al Maliki, lors duquel il a sommé l'Irak de "cesser d'autoriser les vols reliant l'Iran et la Syrie à pénétrer son espace aérien", suspectant qu'ils transportent des armes.
"J'ai très clairement dit au Premier ministre que les survols d'appareils partis d'Iran contribuaient à soutenir le président Assad et son régime", a déclaré M. Kerry à des journalistes à l'issue de sa rencontre avec M. al Maliki.
L'administration du président américain Barack Obama n'a cessé ces derniers mois de demander à l'Irak de contrôler la cargaison des avions de fret traversant son espace aérien en provenance d'Iran et à destination de Syrie, suspectant qu'ils puissent transporter des équipements militaires pour le régime syrien.
De son côté, l'Irak a annoncé avoir "fouillé par deux fois, des appareils iraniens en octobre".
Par ailleurs, John Kerry a appelé à une meilleure intégration de la minorité sunnite irakienne dont une bonne partie manifeste depuis fin décembre dernier contre la "marginalisation" dont elle s'estime victime.
La semaine dernière, un diplomate occidental a expliqué que les Etats-Unis étaient inquiets du "vide que (ces manifestations) créent" et que le mouvement terroriste Al-Qaïda pourrait s'engouffrer dans la brèche et en tirer profit.
En outre, la visite de M. Kerry est aussi porteuse, pour Washington, d'une symbolique majeure depuis le retrait des troupes américaines en décembre 2011.
L'ancien ambassadeur américain en Irak Ryan Crocker a d'ailleurs plaidé jeudi, lors d'une conférence à Washington, pour que l'administration de Barack Obama s'implique davantage en Irak.
"Nous devons tirer tous les avantages de notre accord de partenariat stratégique pour augmenter notre poids politique (...) afin de montrer à l'Irak qu'il a un partenaire, un allié et d'autres choix que de se tourner vers l'Iran", avait déclaré le diplomate.
Le secrétaire d'Etat américain John Kerry est arrivé dimanche à Baghdad pour une visite surprise. Il s'agit du premier déplacement d'un chef de la diplomatie américaine en Irak depuis celui de Hillary Clinton en 2009.
Cette visite intervient quelques jours après le dixième anniversaire de l'invasion du pays par les forces américaines.