Algérie

la vision du FFS CHLEF sur les conditions du changement en Algérie



la vision du FFS CHLEF sur les conditions du changement en Algérie
FFS CHLEF sa vision participer ou pas aux élections ?
Sur quelle base prendre une telle décision ?
C’est à cette dernière question que j’aimerai tenter une réponse.

Tout d’abord, la principale incitation au changement provient de la conjoncture internationale: mutations du monde et révolutions arabes. Elles constituent le facteur de rupture actuel. Ce critère du monde qui change est la condition permissive qui faisait défaut lors des premières révoltes et insurrections dans la région. Il explique des changements comme ceux de Libye. On ne peut pas penser que l’Algérie puisse rester à l’écart des changements que dicte la conjoncture mondiale actuelle: durable instabilité aux frontières et intensification de la concurrence mondiale dans une période de transition qui va nous conduire vers un autre âge de l’humanité (l’âge de la révolution numérique). Dans un mois ou quelques années, on ne peut fixer de dates précises quant aux nouvelles ruptures tellement les facteurs sont nombreux, leurs rapports complexes, le tout évoluant très rapidement. Les limites du pouvoir actuel apparaîtront violemment étant donné la tendance : une minorité s’enrichit et transfère ses avoirs, avec une majorité dont les conditions d’existence se fragilisent de manière croissante. Il faut donc être absolument disponible au changement si l’on ne veut pas que l’Algérie s’enfonce dans une plus grande marginalisation.

Second critère : la disponibilité de la société au changement. Le changement, l’insurrection (thawra) sera inéluctable quand la société ne supportera plus la gestion des ressources qu’impose le monde à la société par le biais de l’oligarchie gouvernante. Les liens sociaux déjà fortement endommagés se rompront alors dangereusement rendant la vie insupportable. Il est fort possible que sans une telle rupture il n’y aura pas de changement en Algérie. Le degré de violence de la rupture dépendra de la disponibilité au changement des différents milieux qui composent la société algérienne. Elle sera d’autant plus violente que la société dirigeante sera insensible aux souffrances de la société. Dans ce critère, il faut donc introduire un sous-critère celui de l’état de la société dominante. Le caractère du changement dépendra de sa disposition au changement, du type de dissensions en son sein et avec le reste de la société. Beaucoup dépendra de la manière dont elle va accepter que ses différends soient réglés. A quels intérêts, quelles règles soumettra-t-elle le traitement de ses affaires ? Plus elle résistera à une solution démocratique plus le changement sera difficile et douloureux.

Même si la société supporte encore son état, il faut s’attendre à ce que ces élections soit l’occasion de frémissements sociaux. La campagne électorale constituera une confrontation superficielle certes, mais une confrontation quand même entre les candidats et la société. On ne peut considérer que la société n’ait pas intégré ce qui s’est passé dans le monde, ni n’entrevoit le mouvement de paupérisation dans lequel elle est engagée. Ceci étant dit – les élections comme occasion de crise avec une société dominante non préparée au changement – on peut en déduire que les autorités publiques ne verront pas d’un bon œil une participation aux élections des partis de l’opposition en mesure de conduire le changement. Dans leur ensemble en particulier. Si le monde veut faire subir l’épreuve du pouvoir à de nouvelles forces politiques pour contenir les désordres qui montent dans les sociétés arabo-berbères il n’est pas sûr que la société dominante y soit suffisamment préparée. Elle n’a pas l’air confiante quant aux résultats que peut offrir la soumission de ses différends au verdict de la société. Les déphasages entre ses exigences, celles de la société et celles du monde peuvent être élevés. Tout dépendra de la manière dont ils doivent s’ajuster.

Troisième critère décisif mais largement dépendant des deux critères précédents : dans le cas où une majorité de la jeunesse ne supporterait plus l’état actuel, le changement ne pourrait être envisagé sans que ne le soit la constitution d’un front en mesure de conduire le changement. De ce point de vue ce que nous pouvons observer sur la scène politique, c’est que les clivages réels et durables ne semblent pas encore émerger suffisamment pour polariser la scène politique et créer une dynamique politique cohérente. La confusion entretenue persiste et se manifeste dans un éclatement de la scène politique.


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