Algérie

La visibilité et le marketing font défaut



Le temps d'une exposition mondiale, celle de Dubai 2020, nous découvrons, à notre corps défendant, l'énorme décalage qu'accuse notre communication institutionnelle. La stratégie du marketing institutionnel national semble être à des années lumière de ce qui se fait ailleurs. Cette situation est assez symptomatique de la communication institutionnelle officielle. En 1975, Alger organisait les Jeux méditerranéens. L'événement avait été célébré, en grande pompe par les Algériens et leurs invités. Il faut dire que l'ambiance de l'époque s'y prêtait et l'Algérie, qui était encore à ses premiers balbutiements en tant qu'Etat indépendant et libre, avait célébré l'événement avec enthousiasme et énergie. 46 années après ce rendez-vous historique, l'Algérie s'apprête à recevoir, de nouveau, cet événement sportif de grande envergure. Seulement les conditions actuelles sont loin d'être aussi favorables, que celles d'antan. Il y a d'abord la pandémie de Covid-19 qui complique la situation et l'organisation générale de l'événement. Ce sont là des conditions exogènes qui viennent se greffer au cadre général, déjà compliqué.Une opportunité pour redorer le blason
Les Jeux méditerranéens, censés se dérouler en 2022 à Oran, accusent un grave déficit en matière de visibilité et de communication. Ils sont beaucoup d'auditeurs, de la Radio nationale, toutes stations confondues, à s'étonner devant des annonces publicitaires au sujet des Jeux méditerranéens «Oran 2022». «On n'arrive pas à comprendre l'objectif de telles annonces sur les ondes de la Radio nationale qui, avec tout le respect dû aux responsables de ce secteur, n'émettent pas plus loin que les frontières des wilayas... contrairement à des radios concurrentes dont les ondes traversent l'ensemble du territoire national...», s'étonnent des confrères. Les Jeux méditerranéens, organisés tous les 4 ans constituent, après les jeux Olympiques, l'événement majeur, surtout pour les deux rives de la Méditerranée, devenue un carrefour incontournable de liaison entre trois continents dont l'Afrique, l'Asie et l'Europe. Une opportunité de taille à ne pas rater, pour des nations qui se respectent. Or, depuis la désignation de la ville d'Oran, comme hôte de cette 19e édition, qui se tiendra du 25 juin au 22 juillet 2022, on semble prendre tout son temps, du côté du comité d'organisation (Cojm) et des responsables centraux. Pis encore, l'on s'attache davantage aux aspects superficiels, qui sont plutôt du ressort des institutions de l'Etat. Cela, au détriment d'une stratégie de travail systémique et globalisante. Aussi, ce qui donne froid dans le dos, c'est la légèreté avec laquelle on se comporte avec le Comité d'organisation, qui est à son troisième président, en l'espace de quelques mois seulement. Le chapitre de la communication reste le parent pauvre de cette manifestation, qui se veut être un événement majeur pour redorer le blason de l'Algérie. Pourquoi ne pas en faire une halte pour l'imprégner de notre stratégie de marketing communicationnelle.
Quelle stratégie de communication à adopter'
Tout comme la diplomatie, pareilles manifestations devraient profiter à rehausser l'image de marque de l'Algérie en tant que nation soutenant les causes justes et contribuant à l'émancipation des peuples dans le monde entier. Mais, cela suppose également une vision et une stratégie de travail, qui ne semblent pas à la portée des responsables du ministère de la jeunesse et des Sports. Pour le comité d'organisation, il est urgent de rattraper le retard enregistré dans ce cadre. Sous d'autres cieux, des boîtes de communication de renommée mondiale auraient été appelées à la rescousse, soutenues ou appuyées par des experts nationaux, l'objectif étant de vendre la destination Algérie, sur le plan touristique, mais aussi promouvoir l'image de l'Algérie sur le plan diplomatique. Pour ce faire, il faudrait que le Comité d'organisation et les responsables du secteur des sports disposent de réseaux clientélistes à l'international. On s'en souvient encore, durant les années 70, l'Algérie jouissait d'une aura considérable, à travers un réseau d'amis et de sympathisants acquis à la cause nationale.
Où est passé ce réseau international de sympathie de l'Algérie'
Que reste-t-il aujourd'hui de ce capital de sympathie et d'amitié, négligé et totalement délaissé. Faute de quoi, les responsables du Comité d'organisation auraient dû faire appel aux réseaux des ambassades et des représentations consulaires algériennes et celles des pays amis, afin de rehausser la visibilité de cet événement sportif, mais aux dimensions multiples. Cela fera, à coup sûr, des jaloux parmi certains détracteurs. C'est même l'occasion propice pour l'Algérie de dévoiler sa beauté et sa générosité, au monde entier. Cela vaut le coup de débourser, sans compter, car les retombées valent la chandelle. Certains de nos voisins ont fait d'événements artistiques minimes des supports impressionnants de promotion de l'image de leurs pays respectifs. Les répercussions, aussi bien sur le plan diplomatique, que sur celui de la géopolitique, sont indéniables. Sur le plan de la visibilité, qui semble faire défaut à notre événement d'Oran, faire appel à des personnalités de renommée européenne ou mondiale pourrait profiter à nos plans. Peu importe ce que cela pourrait coûter, l'essentiel étant que le résultat soit à la hauteur des attentes et des objectifs tracés. L'impact de la visite de l'acteur américain, Arnold Shwarzeneger en Algérie a été insoupçonnable. Cela peut paraître anodin, mais les retombées d'une telle visite ont été bénéfiques, sur plus d'un plan, pour l'Algérie. À voir les journaux télévisés de la plupart des pays d'Europe dont la Belgique, l'Espagne, la Suisse, la France ou encore l'Allemagne, pour ne citer que ceux-là, les Jeux méditerranéens ne disposent d'aucune visibilité. Contrairement à certains événements de moindre envergure, les Jeux méditerranéens Oran 2022» ne sont pas annoncés en Europe ni dans les pays arabes. Comment peut-on passer à côté d'une occasion aussi importante, pour réussir un coup de maître pour notre nation, dans des moments aussi difficiles' Ceux qui suivent l'exposition Dubai 2020, comprendront certainement ce déficit criant en matière de communication. Même nos délégations participantes à cet événement fort appréciable, semblent avoir omis de nous le révéler. C'est comme si elles étaient parties sur la pointe des pieds. À voir les moyens mis à disposition, la campagne de communication et la stratégie de marketing déployées et les supports mis à profit pour véhiculer l'image de ce pays arabe, aux confins du désert arabique, l'on serait tenté de dire que la guerre est également médiatique, artistique et culturelle. Aujourd'hui, plus que jamais, nous sommes appelés à ériger une nouvelle stratégie à la hauteur des défis qui nous guettent. Faut-t-il le rappeler, si la communication du président a beaucoup évolué, comparativement à ses prédécesseurs, celle de ses subalternes, ministres, walis et autres, reste en décalage avec les attentes et les défis de la conjoncture.


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