Algérie

La violence verbale, ça nous connaît !



Je n'aurais rien écrit à ce propos s'ils n'en étaient pas presque arrivés aux mains, alors que l'on recommande de rester à distance les uns des autres. J'ai quitté la supérette pour acheter du pain. Parce que l'épicerie que je fréquente a toujours autant de mal à s'approvisionner en semoule et que je n'ai pas toujours envie de me transformer en boulangère chevronnée !Je suis restée là, sans voix, à les regarder s'écharper en partie. Verbalement ! Ils n'en avaient pas encore fini avec cette histoire de cimetière et d'ex-Premier ministre menottes aux poignets. Comment fait-on pour se laisser offrir des scènes aussi désopilantes d'un pays qui malmène l'un de ceux auxquels il a renouvelé maintes et maintes fois sa confiance ' J'ai un certain mal à le comprendre. On s'en réjouit dans les réseaux sociaux. On s'en délecte et on partage un maximum pour ne pas être seul à savourer ces moments dégradants qui détournent de l'essentiel. Ceux qui portent le vrai combat ne peuvent cautionner les exécrables mises à mort qu'on leur suggère honteusement ! Comment accepter que ce que l'on conteste pour soi soit, sans aucun état d'âme, infligé à d'autres ' Je ne vais pas m'excuser de parler encore de la vision affligeante, du tableau désolant mais surtout peu flatteur d'une Algérie qui interpelle sur ce à quoi elle est réduite. Et dire qu'il y en a qui font la fête devant ce genre d'exhibitionnisme !
Il y a une différence, en effet, entre juger quelqu'un pour corruption, mauvaise gestion ou népotisme et offrir son image en pâture à une galerie que l'on pense soulager ainsi de ses colères. Et on a le droit de ne pas se régaler du genre de divertissements qui avilissent les mentalités et prédisposent aux démonstrations hideuses qui font oublier les belles. Ne pas aimer le dépeçage ne veut pas dire que l'on défend l'honneur d'un individu qui n'en a pas.
C'est la pratique qui le met plus bas que terre qui est déplorable et qui transforme ceux qui se livrent à un tel lynchage en voyeurs infréquentables. Ce qui réconforte dans l'affaire, ce sont ceux qui ne se délectent pas des lynchages publics entre clients d'un même modèle socioculturel.
M. B.


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