Algérie

La violence reprend dans le nord du Mali Huit morts et 33 militaires enlevés par des Touaregs



Après une brève accalmie et l'espoir suscité par la libération des derniers otages détenus par la rébellion touarègue il y a deux semaines, le nord du Mali renoue avec les actes de violence. Ce regain de tension dans cette région fief de l'ex-rebelle touareg Ag Bahanga, intervient, alors même que les fragiles négociations se poursuivent pour tenter de libérer les deux otages autrichiens détenus par la branche armée d'Al-Qaida au Maghreb. Cinq civils et trois militaires ont été tués ainsi que 33 militaires enlevés depuis jeudi, dans l'extrême nord du pays, dans des accrochages entre l'armée malienne et les hommes de l'ex-chef touareg Ag Bahanga. Hier, les affrontements entre l'armée et les rebelles touaregs ont repris. Des sources, citées par les agences de presse, ont indiqué que des rebelles ont attaqué avec des mitrailleuses une patrouille de l'armée à 30 km au nord de la localité d'Abeïbara, située entre Tinzaouatène, ville frontalière de l'Algérie, et Kidal le chef-lieu de la région. Les tirs s'effectuaient ensuite à distance, sans combat rapproché, selon ces mêmes sources. Vendredi, cinq civils ont été tués par l'explosion d'une mine au passage d'un camion qui les transportait près de Tinzaouatène, dans l'extrême nord du Mali. Selon l'AFP, qui cite des sources hospitalières, un enfant figure parmi les cinq personnes tuées. Un véhicule de l'armée malienne avait déjà sauté jeudi sur une mine dans le même secteur, tuant trois militaires, selon le ministère malien de la Défense. Par ailleurs, et selon des notables de la région, trente-trois militaires maliens sont tombés aux mains des rebelles touaregs lors d'accrochages, jeudi, toujours dans le nord du pays. Ces mêmes sources affirment que ces accrochages ont fait plusieurs blessés de part et d'autre. « Lors de l'accrochage de jeudi, quatre militaires maliens ont été faits prisonniers par les rebelles dirigés par Ibrahim Ag Bahanga et 29 autres ont été enlevés comme otages », a déclaré à l'AFP un notable contacté dans le nord du Mali. Le même interlocuteur a souligné que les prisonniers ont été arrêtés sur le théâtre des opérations. Les témoignages recueillis auprès de ces notables indiquent que ceux qui ont été pris comme otages faisaient partie d'un groupe de militaires maliens qui regagnaient la ville de Kidal, venant de Tinzaouatène. Les hommes de Bahanga les ont interceptés et ont enlevé 29 militaires. Les accrochages de jeudi, entre les forces gouvernementales et les rebelles, ont fait plusieurs blessés de part et d'autre, ont souligné plusieurs sources indépendantes. La région de Tinzaouatène, localité d'accès difficile et carrefour de nombreux trafics dans la zone désertique et montagneuse de l'Adrar des Iforas, à plus de 2.000 km au nord de Bamako, est considérée comme le fief des hommes de Ibrahim Ag Bahanga. En dépit de la signature en 2006 d'accords de paix à Alger, qui avaient officiellement mis fin à la rébellion, cet ex-rebelle touareg avait repris les armes en août 2007. Depuis, il avait réussi à enlever une cinquantaine de militaires et civil. Pour bon nombre de spécialistes, ce regain de violence, dans la région, pourrait perturber les négociations pour la libération des otages autrichiens enlevés alors qu'ils circulaient dans le sud de la Tunisie et auraient été conduits par leurs ravisseurs d'Al-Qaïda dans le nord malien. Vendredi, le commandant militaire des ex-rebelles touaregs Hassan Fagaga avait annoncé à l'hebdomadaire autrichien « Profil » que les otages étaient « actuellement dans le nord du Mali (...), certainement dans la région autour de Tombouctou » dans le nord-ouest. Une information que les autorités maliennes n'ont toujours pas confirmé officiellement.


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