Algérie

"La violence n'est plus à la mode"




Hier à Tizi Ouzou, les discussions sur la place publique portaient globalement sur l'élection présidentielle et particulièrement sur les incidents qui ont émaillé la visite de Sellal à Béjaïa, la veille. Beaucoup de citoyens interrogés rejetaient les procédés employés par les contestataires. Les actes de vandalisme qui ont causé les blessures à des journalistes en plein exercice de leur métier et l'incendie de la Maison de la culture Taos-Amrouche de la ville de Béjaïa avaient soulevé l'indignation générale à Tizi Ouzou.En fait, la condamnation de ces actes traverse toutes les générations. Une indignation qui démontre, par ailleurs, que la perception de la chose politique a évolué parmi la population qui n'est plus encline à la violence comme expression de refus et de contestation. «C'est du vandalisme pur et dur. Je doute d'ailleurs que les auteurs soient des Kabyles. N'oublions pas que c'est depuis l'indépendance que nous sommes dans la rue et la contestation de ce pouvoir. Mais jamais vous ne trouverez un citoyen qui vous dira du bien de ce qui s'est passé hier à Béjaïa», fulmine Amar, enseignant au lycée. «Ce n'est plus à la mode, la protesta à la violence. Bien au contraire», répond Yacine, jeune rappeur au quartier du bâtiment Bleu.Hier, dans les alentours de la Maison de la culture, des citoyens qui ne sont pas entrés, observaient inquiets l'issue du meeting. «J'espère qu'on ne tombera pas encore dans les mêmes bêtises d'autrefois. On en a marre de compter les morts et les blessés», affirmait Aâmi Ali, buraliste de son état quelques heures avant l'heure prévue, à 10h. «Les jeunes qui sont pour un autre candidat ou autre chose n'ont rien à faire dans un meeting de ceux qui appellent à voter. A mon avis, ils doivent travailler pour convaincre les citoyens et les rallier à leurs idées. Le défi aujourd'hui c'est de convaincre par les arguments et les idées», poursuit Amar, l'enseignant. Quelques minutes après la fin du meeting, au rond-point du centre-ville. Des jeunes regroupés, scandaient des slogans hostiles au 4ème mandat. Une foule immense observait ces jeunes qui déchiraient les posters. Les policiers encore présents sur les lieux observaient eux aussi la scène. «Vive les jeunes. Il faut refuser le fait accompli de ce pouvoir qui ne veut pas vous passer le relais!» s'écrie un homme, la cinquantaine. «Ah! C'est dommage que la politique à Tizi Ouzou soit réduite à ceux qui collent les affiches la nuit et ceux qui les déchirent le jour», répond un homme en train de regarder les jeunes qui mettaient le feu à des posters. A la mi-journée, l'avenue Abane Ramdane, rue principale de la ville de Tizi Ouzou retrouve son rythme habituel avec le bruit de la circulation automobile.




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