Algérie

La violence n'est pas seulement dans les stades



La violence n'est pas seulement dans les stades
Dans nos stades, la violence a, encore une fois, fait irruption. Elle a tué! Un joueur, Ebossé, en a été victime, sans pourtant y être mêlé ni de près ni de loin. Il jouait comme on joue partout dans le monde, il jouait simplement sur un terrain de football. Il jouait dans «le dernier endroit où l'on pourrait trouver la mort». Pour dire vrai, cela fait très longtemps que la violence, n'a pas quitté nos stades. Tous les discours qui visent à soutenir autre choses ne sont que pure mensonge, dribble et hypocrisie.Cela fait longtemps que le phénomène, si nuisible pourtant, de la violence dans les stades aurait dû être pris en charge mais nous avons cette manière incroyable de laisser pourrir les choses pour venir, à la fin, dire qu'il ne fallait pas en arriver là. Cette fois encore, tout le monde sinsurge pour condamner et crier qu'il ne fallait pas en arriver là. Fallait-il vraiment laisser les choses ainsi'Le président de la République a instruit son Premier ministre à l'effet de présider, dans les plus brefs délais, un Conseil interministériel regroupant, en plus du directeur général de la Sécurité nationale et du commandant de la Gendarmerie nationale, un ensemble de ministres dont les secteurs sont directement concernés par la lutte contre le terrorisme qui envahit les stades.On sait que, entre autres, les ministres de l'Intérieur, Belaïz, de la Justice, Louh, des Sports, Tahmi prendront part à ce Conseil interministériel. Cette rencontre vient certainement parce qu'en haut lieu, on considère que la violence a atteint un niveau intolérable. «Elle a dépassé la ligne rouge» avait dit, ce jeudi, le ministre des sports au téléphone d'Ennahar TV. De ce fait, on dit que la répression promet d'être dure puisqu'on rappelle que les sanctions comprendront de fortes amendes et pourront aller jusqu'à l'emprisonnement d'une année ferme. Par ailleurs, il serait procédé à la mise en place d'un fichier national des personnes interdites de stade.Ceci pour la violence dans les stades. Et, tout compte fait, cela pourrait apporter quelques fruits. Mais, pour le reste' Oui, le reste car la violence n'est pas seulement dans les stades et l'on pourrait même dire que ce qu'on voit dans les stades n'est rien par rapport au reste. Ce n'est que la partie visible de l'iceberg, comme on dit.Il n'est un secret pour personne que cette violence dans les stades est fortement liée à toutes les autres formes de violence qui déchirent notre société.Nous ne dévoilons aucun secret si nous disons que, de nos jours, les agressions dans la rue sont monnaie courante et que les citoyens y ont plus peur que jamais. Ils ont peur pour eux-mêmes et pour leurs enfants.Toutes les formes de violence sillonnent nos rues, nos marchés, nos écoles... et aucun conseil interministériel au monde ne serait suffisant pour lutter contre elles. Pourquoi' Parce que la fin de la violence dans une société, comme beaucoup d'autres choses, ne se décrète pas. Elle ne s'obtient pas comme cela pourrait être le cas dans des stades dont les limites sont cernables et dans lesquels quelques caméras aideraient bien les agents chargés de maintenir l'ordre. Dehors, dans les écoles, dans les marchés, dans la rue... tel n'est pas le cas. Et tel ne saurait être le cas.Il est temps de réfléchir comment ramener à notre société la tranquillité qui était sienne jusqu'aux années quatre-vingt lorsque chacun pouvait sortir à n'importe quelle heure de la journée ou de la nuit sans jamais craindre d'être agressé, kidnappé ou, pour les enfants en bas âge, d'être kidnappés, violés et assassinés.«Rien ne vaut la sérénité», disaient nos parents et nos grands-parents et nous avons eu toute la latitude de vérifier combien ces paroles étaient pleines de sagesse. Face à la violence qui gangrène la société, il n'y a pas beaucoup de choix. Ou bien on se penche sérieusement sur le fléau et l'on cherche des solutions aptes à le faire reculer, ou bien alors on laisse gonfler et Dieu seul sait ce qu'il adviendra de nous, un jour, et de nos enfants parce que la violence est comme la poubelle, tant qu'on ne l'enlève pas, elle ne cessera de grossir.Ces quintaux de kif dont la presse nous rapporte l'information chaque jour que Dieu fait, ces kidnappings d'entrepreneurs ou d'enfants innocents ici et là, ces assassinats sans scrupules, ces meurtres répétés, ces agressions au quotidien... sont autant d'indices d'une violence qui se fait de plus en plus sauvage et de plus en plus intolérable.Il appartient aux autorités de ce pays d'y réfléchir sérieusement tant qu'il est encore possible d'endiguer le monstre.




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