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La violence frappe encore



La violence frappe encore
C'est une véritable vague de violence qui a, malheureusement, été constatée le week-end dernier en Championnat de Ligue 1 Mobilis, à l'occasion de la 10e journée.Une bagarre générale a éclaté à Oran, alors que pas moins de 20 blessés ont été recensés à Alger. Un constat malheureux en l'absence totale de sanctions sévères envers des agissements pareils.En effet, où sont-elles ces mesures radicales tant annoncées par les instances dirigeantes du football national afin d'éliminer ce phénomène' Est-ce qu'on attend un autre cas de décès pour agir' Cette vague de violence est devenue monnaie courante dans nos stades ces derniers temps, malgré la sensibilisation des hautes autorités qui ont même impliqué les familles algériennes pour lutter contre ce fléau. Ainsi, face au chauvinisme des supporters, qui dépasse souvent les limites, les stades algériens risquent de devenir comme ceux d'Amérique latine, à savoir le théâtre de scènes de violence incontrôlable.Le stade du 20-Août 1955 a connu un après-midi noir samedi dernier à l'occasion du derby algérois opposant le CRB au MCA, lequel marqué par des affrontements dramatiques avec les supporters des deux clubs, entre échange de projectiles de tout genre et jets de fumigènes avant, pendant et après le derby. Aussi, une question s'impose à ce propos, comment ces centaines de fumigènes ont pu être introduits à l'intérieur du stade' A Oran également, le stade Zabana a connu lui aussi les mêmes scènes ce jour-là, en marge du match MCO-ASO Chlef, avec comme bilan 500 sièges détruits, rappelons au passage le même fait qui s'est déroulé, il y a quelques années au stade du 5-Juillet. Il est évident que le comportement négatif d'un joueur qui manque de fair-play sur le terrain ne peut qu'avoir un effet secondaire sur le simple supporter qui ne peut se contrôler. Un autre fait marquant qui nécessite d'être souligné en rouge et qui est devenu aussi fréquent dans nos stades est celui des slogans et des banderoles, portés par les «Ultras» notamment, incitant à la violence et au non-respect de l'adversaire et des valeurs humaines et sportives. Qui de mieux comme exemple pour lutter contre la violence dans les stades que celui de l'Angleterre qui a souffert durant les années 1980 pour éradiquer ce phénomène devenu pendant ladite période une menace réelle pour le Royaume-Uni.Le match opposant Nottingham Forrest à Liverpool en demi-finale de la coupe d'Angleterre en 1989, provoquant la mort de 98 supporters, a été la goutte qui a fait déborder le vase, tirant ainsi la sonnette d'alarme et qui changera radicalement par la suite le football anglais, contrairement à la mort d'Albert Ebossé qui n'a rien pu changer dans le football algérien.L'expérience anglaise dans ce domaine a d'abord débuté par la désignation d'un responsable de sécurité chargé d'identifier les supporters violents et les empêcher d'accéder aux stades avant les matchs et qui sont retenus pendant les 90 minutes de la rencontre au poste de police, sans oublier de les signaler via les caméras de télésurveillance.Des mesures qui ont porté réellement leurs fruits et qui font la fierté des Anglais à présent, tandis qu'en Algérie, les parents interdisent à leurs enfants d'aller au stade assister à un match de Championnat qui se termine très souvent par des affrontements entre supporters en colère. Ce qui est certain, c'est que la politique de sensibilisation des instances sportives et sécuritaires appliquée suite à la mort d'Ebossé n'a pour l'instant rien changé concrètement, face à l'enjeu sportif en termes de marketing et sponsoring s'accentue suite à la pression des dirigeants sur les joueurs et les entraîneurs, bien au contraire, elle se traduit par un profond sentiment d'impuissance qui laisse malheureusement la porte ouverte à l'amplification de ce phénomène menaçant toute une société.




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