Algérie

La violence est souvent un amour contrarié


Depuis son accession en 1999 et surtout depuis qu'il ne parle plus, c'est certainement le discours le plus violent du Président, qui est censé l'avoir écrit.Lu en son nom à l'occasion d'une rencontre très polie walis-gouvernement à laquelle il n'a pas participé, le Président et ancien diplomate n'a pas usé de beaucoup de diplomatie pour dire tout le mal qu'il pense de certains Algérien(ne)s tapis dans l'ombre qui, selon lui, n'espèrent que la destruction du pays.
Traitant tout le monde ? opposants, prédateurs et corrompus ? de tous les noms, en n'épargnant que le «valeureux peuple» qui sait «tourner le dos» à ces personnes non identifiées, la teneur de ce long prêche a été à la hauteur de 19 ans de règne, quand les euphémismes sont dépassés et que l'on n'a plus rien à perdre : «Parasites», «éléments dévoyés» qui «dissimulent les faucilles du massacre», «cercles de prédateurs et leurs visées haineuses», «forces du mal» armées de «man?uvres infâmes», autant de mots manichéens à la George Bush, employés à la face d'une population qui attendait sinon un peu de douceur, au moins des actions concrètes.
Mais que s'est-il passé ' Rien de spécial, l'approche de l'élection présidentielle pour les uns, une trop forte ingestion de testostérone par le rédacteur du discours pour les autres, et en gros, une simple et violente attaque contre personne, puisque personne n'est cité dans le discours.
Quant au fond du message, il est beaucoup plus clair : l'édification est sur le bon chemin, le gouvernement et ses walis font tout ce qu'ils peuvent mais sont attaqués par des forces malsaines, et l'Algérie irait très bien sans ces «éléments dévoyés» qui passent leur temps à comploter contre le pays.
On ne sait si cela a un rapport, mais heureusement, le gouvernement a bien réagi du haut de sa saine bienveillance contre les forces du mal, il vient de décider de libérer l'importation de la banane et promis que celle-ci redescendrait à 250 DA le kilo. Tout va bien, 3ich la vie?
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