La violence est sourde, aveugle et s'amuse sur tous les terrains

Pas de qualité de football sans celle des joueurs et de ses dirigeants. Mais on est loin, très loin de cette condition.Les alertes, recommandations, textes, séminaires et les sanctions n'ont pratiquement servi à rien. Dommage. Le résultat aurait été meilleur. Mais bon, d'autres priorités se bousculent. Le terrain, lui, a bon dos. C'est aussi de la violence. Les tractations signalées çà et là avant les rencontres, ont aussi un goût de violence. Les gradins, eux, sont devenus des territoires où ils resteraient que les couleurs à donner pour que chacun retrouve son bloc. 2014, que d'années gâchées ! Que de pertes de temps, de promesses faites, de blessés, de morts, que de slogans fouettés par de mauvaises stratégies de communication... Que faire ' Que faire pour réussir à enterrer cette pourriture de violence, qui empêche notre sport de gagner des parties sur des terrains de jeu. Les récentes déclarations faites à tous les niveaux promettent de piéger ce fléau et d'en finir. Des campagnes qui mobiliseraient les médias, l'ensemble des médias sans exception, seront engagées. Mais ces campagnes sont destinées à qui ' Aux supporters ' Aux joueurs ' Aux entraîneurs ' La question telle qu'elle est posée ressemblerait aux précédentes. Mais, le résultat d'une bonne campagne passe d'abord et avant tout par les joueurs, les entraîneurs et les supporters. La clé est par ailleurs, chez eux. Pas de temps à perdre, il faut agir auprès d'eux, aller jusqu'à négocier, qui sait avec qui, pour anéantir ce virus. La campagne ou les campagnes qui seront engagées devraient trouver sur le terrain, l'écho attendu. Il ne s'agit pas de faire de la figuration, comme dans un cinéma puis tirer en bout de course le rideau et dire fin de la séance. La meilleure campagne est celle que les joueurs et les entraîneurs engageront sur le terrain et au bon moment. Ce sont eux qui produiront le meilleur produit, «ce sont eux qui connaissent les meilleurs ingrédients à utiliser pour arriver à terme de leur opération. La violence n'a pas besoin de techniciens ni d'experts, elle a besoin de partenaires qui savent lui tenir front et avec qui elle peut négocier. La violence ne cédera pas par des banderoles ou des slogans diffusés sur les écrans télés, elle ne pourra céder que par des filmes et des spots qui feront trembler son monde, qui feront mal aux parents et à toute la société. Il faut que chacun découvre ses conséquences, son mal. La violence n'a pas besoin de star pour faire passer le message, ce n'est pas une pub d'une boisson dont il s'agit, elle a besoin de personnes sages ayant connu des moments de colère. La violence est sourde, aveugle et s'amuse sur tous les terrains...» Voilà une réaction d'un footballeur. Alors il faut croire, que le programme de cette campagne se fera avec eux, c'est-à-dire les joueurs, supporters et dirigeants. Les raisons ' Parce que leurs déclarations se feront sur un ton naturel, le ton pour convaincre leurs fans. Sans eux, le résultat espéré perdra près de 60%. La fermeture des stades pourrait être une excellente chose, mais donnera-t-elle les résultats escomptés ' Il faudrait interroger les experts en la matière. Faire débourser les clubs d'une modeste somme ne freinerait pas l'acte. La campagne durable est nécessaire, mais si celle-ci doit être menée par des personnes sachant convaincre par des mots simples mais durs.