Algérie

la Violence en question



la Violence en question
Dans le cadre de la formation continue, le CHU de Tizi Ouzou a organisé jeudi les 14es journées internationales de psychiatrie. Ces journées ont été placées sous le thème de « violence et société ». Il a été fait état de toutes les formes de violence chez tous les sujets, qu'il soit adulte ou enfant, femme ou homme. Une violence qui de l'avis de tous augmente à mesure que la société évolue. Une violence qui, comme le soulignera le Pr Ziri, PDG du CHU et spécialiste en psychiatrie, « a toujours sans doute fait partie de la vie humaine ». Aujourd'hui, elle est perceptible même chez des sujets en bas âge, soulignera-t-il. « Elle s'exprime maintenant dès le plus jeune âge à la crèche, à l'école, à la maison et, bien sûr, dans la rue avec les adolescents », dit-il ajoutant qu'elle provoque des dégâts incommensurables. Tant et si bien que, pour lui, « la violence figure parmi les principales causes de décès dans le monde pour les personnes âgées de 15 à 44 ans ». Les intervenants au cours de cette journée se sont surtout penchés sur l'origine de cette violence. Toujours selon le Pr Ziri, la violence est difficilement cernée en tant que concept proprement dit du fait qu'« aucun facteur n'explique à lui seul pourquoi telle personne et non telle autre a un comportement violent ». Et de préciser son propos : « Dans son analyse, le rapport mondial sur la violence et la santé se sert d'un modèle écologique tenant compte de l'ensemble des facteurs biologiques, sociaux, culturels, économiques et politiques qui influencent la violence ». Il n'en demeure pas moins que la violence est catégorisée en quatre niveaux. A savoir une violence individuelle, relationnelle, communautaire et sociétale. Elle peut aussi s'exprimer sous forme physique ou psychologique. La violence se distingue aussi en fonction de l'auteur de l'acte, de la victime et la forme de violence qu'elle a subie. Les intervenants ont été unanimes à dire que la violence trouve ses substrats dans l'environnement de la personne. Notamment l'environnement socioéconomique. Il reste que pour rester dans la thématique du jour, le Pr Ziri comme le Pr Martin sont affirmatifs en déclarant que la maladie mentale ne suscite pas systématiquement violence. « La plupart des crimes violents commis dans notre société ne sont pas attribuables à la maladie mentale. Par ailleurs, de nombreuses études ont prouvé qu'il y a très peu de liens entre la plupart de ces maladies et la violence. Le vrai problème, c'est que les personnes souffrant d'une maladie mentale sont de deux à quatre fois plus susceptibles d'être victimes de violence que les autres groupes de notre société », soulignera le DG du CHU. Selon une étude, la toxicomanie, qu'il s'agisse de drogue ou d'alcool ou autres addictions médicamenteuses, semble augmenter de sept fois la probabilité de violence que les effets d'un trouble mental grave, mais l'environnement socio-économique à travers l'itinérance d'emploi, le manque de soutien social, la pauvreté et le logement inadéquat contribuent également au comportement violent. Il est à noter que les participants ont fait leur cette citation de Kofi Annan, l'ex-secrétaire général des Nations unies qui avait déclaré : « La violence écourte la vie de millions de personnes dans le monde chaque année et gâche celle de millions d'autres. Elle ignore les frontières géographiques ou raciales ou encore celles de l'âge ou du revenu. Elle frappe aussi bien les enfants et les adolescents que les femmes et les personnes âgées. Elle s'insinue dans les foyers, dans les écoles et dans les lieux de travail. Les hommes et les femmes, où qu'ils résident, ont le droit de vivre leur propre vie et d'élever leurs enfants à l'abri de la crainte de la violence ».




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