Intolérable, quelle que soit la forme qu'elle prend, la violence dans les stades a marqué son territoire à l'occasion d'un match abrité par l'enceinte la plus conforme du pays. Banalisés depuis longtemps, les actes de violence enregistrés à l'occasion de la rencontre Usmh-Usma ne seraient jamais autant dénoncés s'il n'y avait pas, au c'ur du crime, le saccage d'une caméra. Ce qui a entraîné, par ailleurs, la suspension de la retransmission de la partie. A croire ainsi que les comportements violents qui ne cibleraient pas les caméras de l'Entv n'imposent pas dénonciation et identification des responsabilités. Car les dérapages sont nettement plus fréquents dans nos enceintes sportives, quand bien même on feint de les minimiser lorsqu'ils ne dépassent pas le seuil de cette violence socialement admise comme «comportement normal». Il faudra admettre par ailleurs que, loin des stades, ce n'est guère la paix et la sérénité. Mais le sport, le football en particulier, compte tenu des foules qu'il mobilise, est manifestement le champ préféré pour exprimer toute sorte de violence. Pas uniquement celle d'un adolescent qui s'attaque à un agent ou à un édifice. D'où la nécessité d'agir autrement qu'on le faisait précédemment. Rien de tout cela dans nos budgétivores instances. Nous le constatons tous les jours, les réactions émises par des «responsables» ne proposent que dissuasion et interdiction. Pourtant, un tel mode de gestion a révélé son inadéquation en Algérie, où plus on interdi plus la violence se fait plus brutale. La récurrence et, parfois, l'ampleur du phénomène recommandent d'aller au-delà du triste constat instantané des comportements de violence. Une manière d'éviter de se dire, hâtivement, que le coupable a été trouvé. Car, à l'évidence, les coupables sont plus nombreux que ne l'indiquent les prescriptions émanant du MJS et de la FAF. Le premier annonce un texte, en voie de promulgation, «pour dissuader toute personne de recourir à la violence dans les enceintes sportives». Le texte interdirait «l'accès aux stades aux fauteurs de troubles». La seconde, par la voie de son président, parle de «sa détermination à lutter d'une manière sévère contre le fléau de la violence dans les stades». Dans une logique de dissuasion, la FAF menace les fauteurs de troubles, qui payeront désormais cher leur agissement. Or, il est établi que le fauteur de troubles n'élit pas forcément place dans les gradins d'un minuscule stade de la capitale ou de la province. Comme il est établi que la violence est assez présente dans la bouche des présidents de club, qui ne cessent d'attiser les tensions, à travers des déclarations au ras des pâquerettes dès que leurs formations ne se portent pas bien. Ou quand leur pouvoir est contesté. La violence dans les stades ne peut pas être adossée exclusivement aux adolescents. Les «managers» ont, aussi, leur part de responsabilité !
A. Y.
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Posté Le : 11/04/2012
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Amirouche Yazid
Source : www.latribune-online.com