Algérie

La violence dans les stades : il faut légiférer !



Des «politiques» ont été essayées mais sans résultat probant. Depuis des années, des «spécialistes» préconisent des solutions qui n'ont jamais abouti.
Ces échecs récurrents attestent de la faillite des «politiques» suivies depuis au moins deux décades. Le phénomène de la violence n'a pas cessé de se renforcer au lieu de s'affaiblir, comme l'avaient promis ceux qui se sont penchés à  maintes reprises sur ce sujet de brûlante actualité. Les faits sur le terrain ont constamment démenti les propos optimistes des tenants des «solutions brevetées et toutes prêtes» pour juguler le mal qui ronge le football. Les condamnations unanimes qui ont suivi les regrettables et condamnables incidents qui se sont produits au stade du 5 Juillet samedi soir, à  l'occasion de la rencontre USMA-USMH, ne feront pas avancer d'un iota le combat contre la violence dans les stades. L'absence d'une réelle volonté de la part de l'Etat d'éradiquer cette menace combinée au laxisme des nombreux partenaires qui gravitent autour du sport roi nourrissent ce dangereux monstre menaçant la sécurité des citoyens qu'est la violence dans les stades.
 Force est de constater, malheureusement, que les autorités ne semblent pas avoir encore mesuré l'ampleur des menaces que ce fléau fait peser sur l'ensemble de la communauté nationale, comme l'attestent les mesures de circonstance prises au lendemain de chaque épisode de ce mauvais feuilleton. La preuve, il a suffi que des énergumènes endommagent des caméras de la télévision, entraînant l'interruption de la retransmission de la rencontre citée, pour qu'un torrent de condamnations déferle avant que chacun ne regagne sa place pour piquer un somme jusqu'aux prochains incidents.
 La lutte contre la violence dans les stades est un combat de tous les jours qui doit àªtre mené sous le couvert de la loi. Tant que l'Etat n'aura pas légiféré dans ce sens, cette violence subsistera. Cette saison, un jeune supporter a laissé sa vie au stade du 5 Juillet après avoir été agressé à  l'arme blanche par des voyous. Il y a quatre ans, sur le même lieu, un autre jeune Algérien avait subi le même sort, sans que cela ne suscite une réaction à  la hauteur de l'abject et abominable acte des criminels qui se meuvent dans les stades en toute quiétude. Sous d'autres cieux, la mort d'un supporter dans le stade entraînerait des actions et prises de position sans équivoque. En Algérie, la mort du jeune supporter, lors du derby de l'aller USMA-MCA, est passée comme un simple fait divers. Au lieu d'envoyer un signal fort, suspendre la compétition momentanément, les matches ont été programmés comme si de rien n'était. Le jeune supporter a été assassiné une seconde fois cette semaine, lorsque la détérioration d'une caméra de la télévision a provoqué plus d'émoi que sa disparition. Faut-il attendre jusqu'au prochain drame, avec son cortège de malheurs, pour accélérer le processus de mise en place de l'arsenal juridique qui permettra de venir à  bout, une fois pour toutes, de la violence dans les stades.
 Il est temps de légiférer pour offrir aux parties concernées par ce combat de venir à  bout de ce fléau. En Angleterre, les hooligans ont causé des ravages partout où ils passaient. Ils menaçaient la survie même du football dans le royaume. Une stratégie a été adoptée et appliquée sans faiblesse. Avant sa mise en application, au début des années 1990, il ne se passait pas une saison sans qu'il n'y ait des morts et des dégâts considérables. Vingt ans plus tard, les stades de sa majesté sont devenus des lieux de convivialité et de sécurité. Au cours de la saison 2008-2009, plus de 37 millions de supporters ont fréquenté les stades. Il y a eu 3752 arrestations seulement. A présent, en Angleterre, on dénombre une moyenne d'une arrestation par match. Ce chiffre, à  lui seul, illustre la réussite et le succès de la stratégie mise en place au début de l'année 1990.
En Algérie, on en est encore aux constats, aux vœux pieux, aux discours creux et aux slogans gribouillés sur des tissus-torchons pour lutter contre la violence dans les stades. La matraque, comme unique remède ou réponse à  ce fléau, ne règlera absolument rien. Il faut légiférer. Tout de suite !


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