Algérie

La ville sous le choc!



La ville sous le choc!
Adieu ChampionLa mort de ce jeune étranger, père d'une fillette d'un jour, tué par un supporter kabyle est un précédent grave, semblaient dire les montagnes du Djurdjura.Tizi Ouzou était en deuil hier. La nouvelle de la mort du joueur camerounais, Albert Ebossé, attaquant de la JS Kabylie a jeté l'émoi et l'effroi à travers toute la wilaya. Dans les quartiers de la ville de Tizi Ouzou et les villages les plus reculés, le choc, l'indignation et la consternation étaient grands. La mort de ce jeune étranger, père d'une fillette d'un jour, tué par un supporter kabyle est un précédent grave, semblaient dire les montagnes du Djurdjura. La tristesse était dans tous les lieux et sur tous les visages.Sur toutes les places, les discussions tournaient autour de cette tragédie. C'était l'indignation générale. «Les voyous qui tournent autour de la JSK ont poussé le bouchon trop loin cette fois-ci» commente un jeune dans un café du centre-ville. D'autres jeunes indignés et choqués jugeaient de la nécessité d'arrêter carrément le championnat. «Faites quelque chose pour arrêter cette mascarade de championnat. Il y aura encore des morts dans d'autres stades, j'en suis convaincu», crie un jeune à Tigzirt.Après une matinée passée sous le choc, les questionnements commençaient. Des jeunes s'interrogeaient sur le sort du stade du 1er-Novembre alors que d'autres craignaient la suspension du club kabyle après ce drame. Les nouvelles fausses ou vraies fusaient de partout. Des rumeurs étaient colportées durant toute la journée. D'autres pensent plutôt que les responsables du club vont démissionner, à leur tête Hannachi. «C'est le moins qu'ils puissent faire. Mener un club aussi prestigieux à une issue pareille. Il en faut du culot», ironise un jeune qui se disait loin du football.D'autres plus stoïques ne semblaient cependant pas incriminer, ni les responsables ni les supporters. «De toute façon, rien d'anormal dans un monde à l'envers. Avant, les personnes connues étaient des écrivains, des philosophes, des prix Nobel et autres, alors que de nos jours, les gens ont des idoles insignifiantes. Les stars sont soit des joueurs de foot, soit des chanteuses bidon et autres personnes parasitaires. Ce qui se passe n'est que le résultat de la politique d'abrutissement général.»Une fin de match chaotiqueLa fin de la rencontre s'est déroulée dans des conditions chaotiques. De véritables scènes de hooliganisme ont marqué les alentours du stade. Parallèlement aux jets de projectiles sur les joueurs de la JSK, les alentours du stade ont connu de véritables scènes de violence.Des commerces ont été attaqués et vandalisés alors que le siège de la direction de la jeunesse et des sports a été également vandalisé par des hooligans déchaînés. Par ailleurs, des personnes averties affirmaient qu'il n'était pas prudent d'organiser une rencontre aussi importante à une heure tardive. Sortis du stade durant la nuit, les supporters de l'Usma n'ont pu quitter la ville de Tizi Ouzou que très difficilement grâce au dispositif policier. Des heurts ont éclaté entre des groupes de supporters kabyles et ceux des hôtes au niveau du centre-ville.Des supporteurs passent la nuit au CHU de Tizi OuzouTôt dans la matinée d'hier, l'ambiance était morne au niveau de la morgue du CHU de Tizi Ouzou. Des dizaines de citoyens tournaient autour des lieux pour s'enquérir des dernières nouvelles.De nombreux supporters ont passé la nuit à l'hôpital pour avoir des nouvelles du joueur camerounais. Vers 10h, les délégations commençaient à affluer vers l'établissement sanitaire. Le wali était accompagné par une délégation de hauts fonctionnaires de la wilaya pour un dernier regard sur la dépouille.Le stade du 1er-Novembre mis sous scellésSur place, le premier responsable de la wilaya a réitérer la décision du ministre de la Justice qui ouvert une enquête qui doit impérativement aboutir à l'arrestation de l'auteur du crime.Parallèlement, une centaine de citoyens ont tenu à rendre un dernier hommage à la dépouille. Aux environs de 12h 30, une ambulance du CHU a acheminé le corps d'Ebossé vers la capitale, à l'hôpital de Aïn Naâdja pour que les démarches de transfert du corps vers son pays soient effectuées. Ebossé quitte, mort, la wilaya de Tizi Ouzou après avoir fait le bonheur des fans du club kabyle. Hier, à l'entrée du stade du 1er-Novembre, les pas se faisaient plus pressants. L'impression de honte assumée par tout le monde était palpable. C'est dans ce stade qui a fait le bonheur de la JSK et ses années d'or qu'un jeune, venu d'un pays étranger, a été tué par la bêtise humaine.La décision du ministère des Sports de fermeture sous réserve du stade s'est propagée comme une traînée de poudre. Parallèlement à cette décision, l'on annonçait hier que le stade du 1er-Novembre est désormais sous scellés jusqu'à l'aboutissement de l'enquête. La décision interdit ainsi à toute personne, hormis la police, d'entrer au stade.Les joueurs, les dirigeants, l'arbitre et le commissaire du match convoquésAu niveau du staff technique et les joueurs de la JSk, les déclarations étaient au compte-gouttes. Nos tentatives de joindre certains joueurs ont été vaines. Ceux que nous avons réussi à approcher refusaient de commenter, se limitant aux messages de condoléances.Toutefois, l'on apprenait que les dirigeants du club, les joueurs, les arbitres et le commissaire du match ont été convoqués par la commission de discipline de la LFP (Ligue de football professionnelle). Approché, la matinée durant Mohand Cherif Hannachi semblait peiné par le décès, sonné par la tournure des évènements et ne voulait pas s'exprimer, se suffisant de la perte d'Ebossé pour le club et les fans kabyles.Le frère du joueur en AlgérieDes sources annonçaient également la venue du frère d'Ebossé, établi en France, pour effectuer les procédures de rapatriement du corps vers Douala au Cameroun.En effet, après une enquête balistique au niveau du CHU de Tizi Ouzou, le corps du joueur a été transféré à Alger pour les procédures consulaires.Des informations non vérifiées annonçaient la venue à Tizi Ouzou d'une délégation dirigée par le ministre des Sports et du président de la FAF, mais que l'on n'a pas pu vérifier.




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