La ville de Annaba est devenue pratiquement invivable pour la majorité de ses quelque 350 000 habitants. Cette commune chef-lieu de wilaya est sous l'emprise des différents réseaux spécialisés dans les vols à la tire, par effraction, les cambriolages, le trafic de drogue, la prostitution, la contrebande de divers produits... La situation est aggravée par la réoccupation du terrain par le marché informel.Réalisés à coups de millions de dinars avec pour objectif l'éradication de ce type de commerce, les marchés de proximité ont été abandonnés par les marchands des fruits et légumes et alimentation générale après avoir été occupés l'espace de quelques semaines. L'illicite a repris son droit de cité sur la voie publique et sur les espaces verts avec comme corolaire, la délinquance. Stimulés par une apparence d'impunité, les repris de justice ont repris du poil de la bête. Leur nombre a atteint un niveau inégalé au même titre que celui des individus à la mine patibulaire qui, arme blanche et gourdin à portée de main, s'autoproclament gardiens de parking. Certains ont même trouvé l'astuce des faux tickets de parking pour imposer leur racket. Et si la circulation automobile relève du parcours du combattant à toute heure de la journée, trouver une place de stationnement est synonyme de prouesse. Pour n'importe quel motif personnel et sans être inquiété, un individu peut se permettre de fermer une rue à la circulation ou de stationner son véhicule sur le trottoir. Le squattage des bordures de trottoirs au moyen de divers objets dont ceux d'ameublement, de chaines ou de cartons et caisses d'emballage est devenu tout ce qui a de banal. La peur du gendarme n'étant plus de mise, cette pratique s'est généralisée. N'importe qui peut, au gré de son humeur, occuper un trottoir, une rue, ruelle ou tout autre espace piéton à proximité de son local commercial. Pire, des gérants de commerce ont effectué des extensions de leurs locaux. Les uns ont érigé des parois en dur ou métalliques, les autres ont créé une devanture. Aucune cité et aucun quartier ne sont épargnés par ce mépris aux lois de la république. Le dicton «dab rekab ala moulah» (l'âne chevauche son propriétaire), trouve à Annaba toute sa signification. Que ce soit à proximité des établissements scolaires des trois paliers, des habitations et des rues commerçantes, garer sa voiture sur le trottoir ou là où s'est interdit de le faire est à la mode. Pour les auteurs, cette façon de faire est l'expression du «bras long». Hier qualifié de mythique, le Cours de la Révolution, lieu qui faisait la fierté des bônois, ne l'est plus. Censés être sécurisés par leur seul emplacement au beau milieu de ce Cours car visible de loin, les kiosques à journaux sont aujourd'hui cambriolés. Le tout dernier est celui de «Chérif». Pour montrer qu'ils sont au-dessus des lois, des élus anciens et actuels représentatifs du sénat, APN, et de l'APW n'hésitent pas à occuper la chaussée avec leur voiture. Certains membres de l'APC, illustres inconnus sur les registres de l'état civil de la commune dont ils ne connaissent ni l'histoire trois fois millénaire, ni les us et encore moins les coutumes, se sont mis de la partie. Avec l'argent du contribuable, ils ont commandé des rampes à l'effet d'occuper la chaussée devant le siège de l'APC. Deux agents de sécurité de cette institution (une autre forme de dilapidation des deniers de l'état) ont pour seule mission de garder cette nouvelle aire de stationnement. Et pourtant même l'arrêt de tout véhicule est interdit à l'exception de celui du P/APC. La façon de faire de ces élus est la principale cause des embouteillages quotidiens que vivent les automobilistes à ce niveau. Ce qui fait l'affaire des délinquants et des trafiquants de drogue habitués aux dédales de la vieille ville voisine. A Annaba, le trafic des stupéfiants est plus impressionnant, plus grave. Il s'accompagne souvent de vols avec violence. Kif et psychotropes sont à l'origine de la moitié de la délinquance dans la quatrième ville du pays. La drogue se vend dans les entrées de couloirs d'immeubles, au coin d'une ruelle, entre deux voitures, sur le trottoir comme aux cités Didouche-Mourad, la Ménadia, M'Haffeur et 11 Décembre. Le gros trafic s'est déplacé dans d'autres cités et bidonvilles tel celui de Sidi Harb. Les rues Ibn Khaldoun, Emir Abdelkader, place Alexis Lambert, Cours de la Révolution, El Hattab, marché aux blés, Mercis, les alentours de la gare ferroviaire celle routière inter communale Kouch-Noureddine et celle inter wilaya de Sidi Brahim forment des points de chute privilégiés des pickpockets et des dealers. La rue du CNRA ne ressemble plus beaucoup à cette rue adjacente qui, à une certaine époque, donne sur la pittoresque Place d'Armes. Aujourd'hui, ce lieu détient le record de la délinquance annabie. On y trouve de tout, du kif à la cocaïne, des faux papiers aux receleurs en relation étroite avec des virtuoses du vol à la tire ou à l'arraché qui suivent les demoiselles et les mères de famille comme leur ombre pour les dépouiller de leurs biens de valeur. La même situation est vécue à la plaine ouest. A la cité des 1 278 logements, surtout, on s'occupe beaucoup plus à verbaliser des automobilistes, pères de famille que de rechercher les délinquants et criminels qui pullulent dans cette cité et au marché des fruits et légumes. Jusqu'aux dealers dont la présence aux abords du stade est quotidienne.
-
Votre commentaire
Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Posté Le : 09/11/2014
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : A Djabali
Source : www.lnr-dz.com