Algérie

La ville se dégrade



Aïn El Hammam, jadis si coquette et accueillante, est devenue invivable en l'espace de quelques années. La vue imprenable sur le Djurdjura, contraste curieusement avec la situation peu reluisante dans laquelle végètent la ville et ses habitants. Tout est tristesse et désolation. Les ordures s'amoncellent à tous les coins de rues qui baignent constamment dans les eaux usées. Le travail d'enlèvement des déchets et le nettoyage des rues, s'effectue sommairement et ne concerne que les axes principaux. Les ruines, malheureusement, de plus en plus nombreuses, deviennent autant de réceptacles, nauséabonds et de potentiels foyers de maladies. Il est vrai que la gestion des déchets est un problème commun à toutes les collectivités. La situation ne justifie nullement certaines manières de s'en débarrasser, par tous les moyens. La dernière trouvaille de l'APC de Aïn El Hammam consiste à incinérer tout tas d'ordures devenu encombrant et difficile à évacuer. Qu'elles soient entassées à l'air libre ou dans des niches, les ordures disparaissent brusquement, par la magie du feu. Quant aux nuisances qui en découlent, particulièrement sur l'environnement et le cadre de vie des riverains, personne ne donne l'impression de s'en offusquer. Les fumées viennent s'ajouter aux nuages de poussière qui s'élèvent du quartier en cours de démolition. Tout pousse les gens à déserter le centre. Les yeux ne finissent pas de vous gratter sous cette poussière qui se dépose sur les balcons et les étals des commerçants. Le tableau ne serait pas complet pour peindre cette déliquescence, sans les eaux usées coulant à ciel ouvert et les déformations de la chaussée. Les crevasses et les dos d'ânes, issus de l'affaissement de la chaussée deviennent le calvaire des taxieurs contraints de les subir plusieurs fois par jour. Le statu quo s'installe, comme si, fatalité oblige, on se résignait à attendre le Messie qui viendrait délivrer Michelet de la malédiction.En attendant un budget conséquent, une décision locale, consistant à remédier à la situation, par des moyens locaux, serait la bienvenue.


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