Algérie

La ville peine à sortir de sa torpeur



La ville peine à sortir de sa torpeur
L'absence de rencontres culturelles est cruelle. D'aucuns n'hésitent plus à parler d'un manque crucial d'initiatives et de réflexions dans une ville qui, jadis, accueillait de grands artistes, peintres, écrivains et cinéastes algériens ou étrangers. Ce manque flagrant d'activités culturelles est constaté depuis avril dernier. A l'exception de quelques activités événementielles - en témoigne le mois de ramadan marqué notamment par de timides soirées musicales, rien d'autre. « Hormis deux ou trois associations qui œuvrent vraiment pour le rayonnement de la culture et qui n'attendent pas forcément les subventions de l'Etat, les autres acteurs sont plongés dans la torpeur. Ce vide culturel s'explique en partie par la démission du mouvement associatif de la ville. Beaucoup ne se sont manifestés que lors de l'année culturelle arabe, attirés seulement par les subventions, les cadeaux et autres générosités. « Il faut parler des artistes, des associations et des espaces culturels qui n'ont pas collaboré dans cette manifestation arabe. Malgré cela, ils n'ont pas cessé de prendre en charge les jeunes », dira un artiste musicien bien connu de la ville et qui a préféré témoigner sous couvert de l'anonymat.Le Zénith peu exploitéPourtant, Constantine n'est plus la ville qui manquait d'infrastructures. Si dans un passé récent, les artistes et les associations se plaignaient du manque d'espaces d'art et de création, de salle d'exposition et de spectacle, aujourd'hui on peut dire que Constantine est l'une des villes algériennes les mieux loties en la matière : centres culturels (El Khalifa et Malek-Haddad), théâtre régional entièrement rénové, dotés d'équipements modernes. Il y a eu surtout la réception d'une grande salle de spectacles de 3.000 places, la salle Ahmed-Bey, qui avait abrité de nombreuses soirées à l'occasion de la manifestation culturelle arabe. Beaucoup regrettent la froideur des lieux et l'absence d'animations dans cette immense salle appelée communément le Zénith. « Les spectacles qui sont organisés n'attirent pas beaucoup de monde et c'est bien dommage. On constate surtout que le grand espace dont dispose la salle n'est pas exploité. On aurait dû penser à aménager des cafétérias et des restaurants et, pourquoi pas, des aires de jeux pour enfants, dans le seul but d'attirer les gens », dira Noureddine, un père de famille de 44 ans.Il avait l'habitude de venir assister aux spectacles donnés à la salle Ahmed-Bey. Durant cet été, on s'est contenté de quelques soirées animées par des artistes arabes et algériens, un bien maigre bilan pour une salle de cette taille. L'activité culturelle au Zénith reprendra ces jours-ci, avons-nous appris, avec la programmation de pièces de théâtre. Heureusement qu'en cette rentrée sociale, de nombreuses associations entendent relancer l'animation culturelle et réveiller la ville de son profond sommeil, en témoigne la dynamique association Numidi-Arts, ou encore la galerie d'art Kef Noun qui reprendra du service dans quelques jours. Notons aussi que des changements ont été opérés ces derniers temps à la tête d'institutions culturelles de la wilaya, comme c'est le cas au musée national Cirta, ou encore au palais du Bey. Ils auront un impact sur la tenue de manifestations culturelles, nous dit-on.


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