Algérie

La ville inondée et un homme porté disparu



Les carences et les défauts d'urbanisation sont dévoilés encore une fois, en plus des avaloirs bouchés qui n'arrivaient pas à absorber les eaux abondantes.Des pluies diluviennes se sont abattues, dimanche en fin d'après-midi, à partir de 19h exactement sur Constantine. En un laps de temps très court, moins d'une heure, des inondations ont été signalées dans plusieurs quartiers de la ville de Constantine et d'autres communes du territoire de la wilaya : une pluviosité de 37 mm en l'espace d'une heure, suffisante pour que les carences et les défauts d'urbanisation soient dévoilés encore une fois ; des avaloirs bouchés et qui n'arrivaient plus à absorber les eaux abondantes qui ont inondé chaussée et trottoirs emportant même plusieurs véhicules dans différents endroits de la ville.
Une situation qui a suscité un climat de psychose durant plusieurs heures. Pis encore, un homme âgé de 56 ans est porté disparu depuis dimanche soir, emporté, selon les témoignages, par les eaux en furie de l'oued Rhumel au niveau de la cité Benchargui. Les opérations de recherches, qui ont été lancées avant-hier pour repêcher la victime, se sont poursuivies hier et n'ont toujours pas abouti. Une équipe de plongeurs, 10 engins et 3 ambulances étaient encore mobilisés, hier, à la recherche du disparu.
Aussi, des dégâts matériels ont été enregistrés dans plusieurs quartiers de la ville, à l'image de la cité Emir-Abdelkader (ex-Faubourg Lamy), de la cité Sakiet Sidi-Youcef (ex-La Bum), de la trémie située au niveau de Daksi-Abdeslam où plusieurs personnes ont été coincées, de la cité Boussouf, de Ben Tellis, du Chalet des Pins, de Daksi, de Bab El-Kantara, de Sidi Mabrouk, d'El-Guemes, d'Oued El-Had, de Ben Chergui, de Boudraâ-Salah et de la cité Ameziene.
La gare routière Est a été également totalement envahie par les eaux. À la vieille ville, plusieurs familles ont lancé des appels à l'aide durant toute la soirée d'avant-hier, leurs habitations qui menaçaient ruines s'étant retrouvées complètement inondées. Il aura fallu la mobilisation des habitants pour évacuer les enfants face au risque d'écroulement des bâtisses. D'ailleurs, des effondrements partiels d'habitations ont été constatés, y compris au centre-ville. Les routes nationales 27, 03, et 79 ont été également bloquées créant, de ce fait, une situation de panique parmi les usagers, surtout que les averses devenaient de plus en plus abondantes.
À la cité des 1100-Logements à Zouaghi, des commerces et les rez-de-chaussée de plusieurs immeubles et villas ont été complètement submergés par la montée spectaculaire des eaux alors que des occupants ont été contraints de quitter leurs appartements. L'intervention des citoyens qui ont accouru pour ouvrir les conduites des collecteurs et dégorger ainsi les égouts et les avaloirs a, de ce fait, limité les dégâts dans plusieurs quartiers. Pendant des heures, les agents de la Protection civile étaient à pied d'?uvre pour parachever l'opération de secours qui a duré toute la nuit.
Dans des vidéos largement partagées sur les réseaux sociaux, l'on voit le service de neurologie du CHU Ibn-Badis envahi par les eaux qui ont atteint par endroits plus d'un mètre, créant une panique générale parmi les malades qui ont été contraints de quitter leurs chambres pour être transférés dans d'autres services.
Une nuit qui rappelle indéniablement la catastrophe survenue, il y a tout juste un an, sur la RN27 reliant la wilaya de Constantine à Jijel, plus précisément dans la localité de Djebli-Ahmed appelée communément El-Kentoli, située à quelques encablures de la commune de Hamma-Bouziane, qui avait causé la mort de 2 personnes et d'importants dégâts, ou encore les inondations de la nouvelle ville Ali-Mendjeli où deux femmes et un adolescent avaient trouvé la mort et celles enregistrées dans la commune d'Ibn Badis qui avaient occasionné d'énormes dégâts.
Pourtant, l'année passée, le wali de Constantine avait annoncé le lancement des opérations de nettoyage des avaloirs et des regards à travers tout le territoire de la wilaya. Les internautes, qui n'ont pas manqué de rappeler ces promesses, ont sévèrement critiqué les autorités locales sur les réseaux sociaux, les accusant de négliger et de minimiser les dégâts provoqués par les inondations, notamment le wali qui a été particulièrement ciblé par des commentaires acerbes. Les critiques ont relevé, à ce titre, qu'à Constantine, les enseignements des catastrophes enregistrées quasiment à la même période chaque année n'ont pas servi de leçon aux responsables locaux.

Ines Boukhalfa


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