Algérie

La ville étouffe


Le centre de la ville de Annaba est devenu ainsi la chasse gardée des vendeurs autoproclamés qui s'adonnent en toute quiétude à  leurs activités, sous les regards des policiers, comme si ces derniers avaient reçu des consignes pour éviter de déranger tout ce monde prêt à  riposter au moindre coup de semonce. Exceptée quelque peu la rue Ibn Khladoun (ex-Gambetta) qui était auparavant le fief du commerce informel, les autres artères de la Coquette sont prises d'assaut dès le lever du jour. Des jeunes venant de divers quartiers de la ville et des communes environnantes, y compris celles de certaines wilayas limitrophes, commencent par monter des estrades de carton leur servant de supports à  l'étalage des marchandises. Ce spectacle est surtout visible en début de matinée aux environs du marché El Hattab, en particulier près de la caserne militaire, allant jusqu'à obstruer la voie publique, l'activité s'y étant développée avec une intensité sans précédent. «En l'absence d'un emploi, je suis obligé d'exercer une telle activité dans le but de subvenir aux besoins de ma famille», nous dit Hakim qui affirme avoir quitté l'école, très tôt, faute de moyens. Son collègue Karim, diplômé universitaire, n'a pas d'autre alternative que d'être un vendeur occasionnel et ce depuis l'expiration de son contrat attribué au titre du dispositif d'aide à  l'insertion professionnelle (Daip). Chacun de ces commerçants de l'informel a ses propres raisons d'être,  ici et là, dans la rue du matin au soir,  dans le but de  gagner quelques sous. Cependant, ils ont tous de commun le chômage et la recherche d'un emploi stable. Le fait nouveau qui marque le développement du marché informel, est, sans conteste, la vente de la fripe qui était confinée auparavant dans certains coins de la ville. Aujourd'hui, les vêtements usés sont écoulés sur la voie publique avec tous les risques de maladies pour les clients. En plus de la dégradation du cadre de vie qui s'amplifie de jour en jour, le commerce informel participe à  la clochardisation de la cité. Avant la tombée de la nuit, celle-ci ressemble à  un lieu abandonné, avec des amas de  détritus de tous genres, offrant un paysage de désolation indigne de la cité de Abou Merouane Echarrif. Les mesures sociales qui ont été prises récemment en conseil des ministres au profit des jeunes sans emploi, vont-elles sauver la ville de Annaba  de ce mal nécessaire qu'est le commerce informel ' Il faut le voir pour y croire. C'est  ce que  pensent en premier lieu les jeunes qui ont choisi d'être des marchands illégaux pour gagner leur pain.                       
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