Algérie

La ville et ses transformations dans le discours romanesque arabe contemporain


Le département de langue et littérature arabes de la faculté de droit de Boudouaou a organisé, les 8 et 9 décembre, sa première conférence internationale sur le thème «La ville et ses transformations dans le discours romanesque arabe contemporain».Lors de la séance plénière, Fatiha Chafiri, docteur et présidente de la conférence, a placé cette manifestation dans le contexte des bouleversements historiques que connaît l'espace arabe, notamment ses villes et les emplois romanesques qui en sont faits.
Quant au chef de département de la langue arabe et sa littérature, Maïssa Mellah, elle, a tracé les grandes lignes des relations complexes que tissent les auteurs avec leur ville. Pour elle, «le roman a supplanté la poésie et est devenu un mode d'expression privilégié plus conforme à l'expression de la modernité».
Ainsi, durant deux jours, plusieurs spécialistes et universitaires du pays et de l'étranger (Irak et Jordanie) ont parcouru les dédales livresques pour débusquer les ruelles et autres placettes de villes arabes avec, en suprême emblème, la ville des villes : El Qods.
Les interventions ont été organisées autour de 5 axes : la dimension culturelle et civilisationnelle de la ville dans le discours romanesque arabe contemporain, la cinématique de la ville et ses indices dans le discours romanesque, les transformations de l'image de la ville et le phénomène de la violence, les dimensions de la ville et la vision critique du romancier arabe contemporain et, enfin, l'image de la ville et ses transformations entre l'imaginaire romanesque et la production cinématographique arabe contemporaine.
A titre illustratif, nous citerons l'exposé du Dr Alia Salah, de l'université jordanienne, sur la cinématique d'El Qods dans le roman de Alae Moufid, Maqdasia Ana (El Qods moi) ou «La polémique sur l'espace de la ville comme le centre et la marginalité», dans le roman «Personne ne dort à Alexandrie» de l'Egyptien Ibrahim Abdelmadjid. Ezzilzel (le séisme) de Tahar Ouettar, Demain, sera un nouveau jour, de Benheddouga et Surtout ne te retourne pas, de Maysa Bey, ou encore Le mirage de l'est, de Waycini Laâredj, et, enfin, Que tu dégages, de Tahar Benjelloun, ont été tour à tour passés en revue pour y lire respectivement le rapport de l'être à l'espace de la cité mythique et légendaire en quête de l'identité confisquée, la quête sociale dans une ville millénaire, la fracture sociale et politique représentée par la catastrophe naturelle qui s'abat sur la cité, ou encore l'espoir après la misère, avec en filigrane la naissance d'un nouveau monde.
La ville apparaît, ainsi, dans ses différents apparats : psychologique, historique, culturel, religieux, sociétal, civilisationnel et symbolique. Dans l'esprit des organisateurs, la problématique concerne les motivations profondes des romanciers d'aborder le thème de la ville et sa critique de la ville détruite ou à libérer pour aspirer à la ville idéale.
A travers la soixantaine d'interventions, la même question a été posée sur la nature de l'image que l'auteur a apportée sur la dimension socioculturelle de l'urbanité de sa cité. D'une manière sous-jacente, y a-t-il un renouveau romanesque en parallèle avec les transformations de l'espace urbain '
Les réponses à ses interrogations étaient déjà contenues dans le préambule rédigé par les organisateurs : «La ville arabe n'a pas conservé aujourd'hui son tissu social ni la cohésion de sa société, d'où un éclatement persistant de la famille, avec comme risque sa perte. Le romancier est à la recherche de nouvelles formes d'expression qui traduisent ce profond bouleversement.»
Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)