Située à la frontière de l'Algérie et du Maroc qui, on le sait, a été uniquement déterminée par un bornage conventionnel. Dans
la partie tellienne, où depuis 1848 a été opéré un travail de délimitation sur le terrain, nul fleuve d'importance ne creuse entre
les deux pays un fossé infranchissable, nulle haute montagne n'étage ses cimes en barrière insurmontable ou même difficile.
Un ruisselet, l'oued KISS, dont l'embouchure est à peine distante de 14 kilomètres de celle de la MOULOUYA, constitue la
frontière dans la région maritime entre l'Algérie et le Maroc.
PORT SAY est situé à 110 km au Nord-ouest de TLEMCEN et aussi à 54 km de MARNIA.
Contexte :
PORT SAY c’était le territoire français, SAÏDIA c’était le côté MAROC.
Le royaume chérifien, depuis notre implantation en Algérie, ne cessait de créer des soucis aux autorités par les incursions
pillardes de tribus plus ou moins soumises à son autorité, sur la frontière mal définie.
Malgré les accords successifs, demeurés lettre morte, et les incursions de nos troupes les années précédentes, le Sultan,
soutenu par l'empire Allemand (qui le convoitait lui aussi) laissait ces tribus libres de leurs mouvements.
Il fallut qu'un accord Franco-allemand soit paraphé pour permettre à nos troupes de mettre un terme aux désordres
provoqués par ces agitateurs. Le principal, BOUTCHICHE, et les BENI-SNASSEN furent mis à la raison par la campagne du
général LYAUTEY en janvier 1908.
Présence française 1830 - 1962
C’est en 1831 que les Français s’installent à ORAN. Sa banlieue reçut des colons agricoles treize ans plus tard seulement.
On connaît ce recueil officiel de la géographie côtière publié par le Ministère de la Marine, sous le nom d'Instructions
nautiques ; c'est un des documents les plus sérieux à consulter lorsqu'il s'agit de savoir la valeur d'un port, la sûreté d'un
havre. Or, après avoir démontré le caractère nettement inhospitalier de presque toute la côte d'Afrique, du détroit de Gibraltar
à ORAN (Mers-el-Kébir), les instructions nautiques reconnaissent pourtant une région plus favorisée : précisément la région
qui va de l'embouchure de la MOULOUÏA au delà de l'oued KISS, jusqu'au cap MILONIA.
« Toute la plage est très saine. On peut l'approcher partout à 1 mille avec des fonds de 10 à 12 mètres. Les fonds de 20
mètres sont à 2 milles de la côte ». Plus loin, les instructions nautiques reconnaissent qu'à PORT SAY la plage se continue ;
puis la côte comprend des falaises découpées, « avec plusieurs petites criques ouvertes au Nord-ouest, où les navires d'un
faible tonnage peuvent trouver un bon abri contre les vents d'Est et de Nord-est ».
Ainsi ressort déjà l'incontestable supériorité de PORT-SAY sur SAÏDIA : la plage se trouve à PORT-SAY aussi hospitalière,
mais de plus abritée des vents par les hauteurs du cap MILONIA. Les mêmes avantages y sont sensiblement départis, car ce
n'est pas un kilomètre de distance en plus qui pourrait empêcher PORT SAY d'être considéré comme le terminus logique de
la route naturelle creusée par la MOULOUYA, en même temps que comme le débouché obligatoire des riches pla ines
d'alentour, celles des BENI-MANSOUR, des ANGAD et des TRIFA
La vaste plaine des TRIFFA, située entre les rivières KISS et MOULOUYA, la mer au nord et BERKANE et MARTIN-PREY du
KISS, attira de nombreux colons.
L'un d'entre eux surtout su faire preuve de qualités exceptionnelles. Une volonté et un courage indomptables et une foi
inébranlable dans la destinée de la colonie. Il créa, à quelques centaines de mètres de la frontière Marocaine, un port et une
ville entière.
Louis, Jean-Baptiste SAY, lieutenant de vaisseau de réserve, choisit ce rivage et la plaine marécageuse qui le jouxtait pour
s'installer en juillet 1900. A cet endroit il y trouva cinq pêcheurs rifains originaires de la tribu de BOQQOYA (l’intrépide en
berbère). Il construisit une baraque, couverte en diss (variété de roseau à aspect très fin) sur le rivage et explora l'arrière pays. Il
noua des relations privilégiées avec les tribus avoisinantes (BENI ITTEFT et BENI OURLAGHEL).
Son génie est d'avoir compris que les 40.000 hectares de terres d'alluvions de ce quadrilatère, arrosé par deux fleuves qui ne
tarissaient jamais, et possédant un nappe souterraine d'un débit considérable étaient une source de richesses. En sus les
montagnes proches regorgeaient de minerais de cuivre, d'antimoine, de plomb argentifère et de fer.
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Posté Le : 10/06/2017
Posté par : tlemcen2011
Photographié par : Hichem BEKHTI
Source : Texte : http://jeanyvesthorrignac.fr