La ville dans les 30 prochaines années Conférence de Joan Clos, Sg adjoint des Nation-Unis à Constantine

Le plan stratégique de l'ONU-Habitat pour la période 2008-2013 vise à aider les pouvoirs publics, les villes et les communautés à mettre en place des politiques de logement, de gestion de terres et d'administration foncière favorables aux pauvres.
L'espace public ne doit pas être écarté du plan général de l'urbanisation des villes; les normes universelles préconisent qu'il devrait occuper 50 % de l'espace non construit. Pour des résultats efficaces, les politiciens et les décideurs doivent intégrer le plan national urbain dans leur agenda», a indiqué, avant-hier, le secrétaire général adjoint des Nations unies et directeur exécutif de l'ONU-Habitat, Joan Clos, lors d'une conférence animée au campus Ahmed Hamani (Zerzara). La communication s'inscrit dans «le plan stratégique de l'ONU-Habitat pour la période 2008-2013 qui vise à aider les pouvoirs publics, les villes et les communautés à mettre en place des politiques de logement, de gestion de terres et d'administration foncière qui soient favorables aux pauvres».
Selon l'orateur, l'état urbain jugé «catastrophique» et même «dramatique» de certaines villes du monde, lequel compte 800 millions de bidonvilles dont 62 % existent à ce jour sur la terre africaine, est principalement le résultat de l'émergence du «The Global standard urbanisation plan» (le plan global standard d'urbanisation). Celui-ci a été favorisé après la deuxième guerre mondiale suite à la révolution industrielle et l'opération du zonage (le découpage d'un plan d'urbanisme en zones), et l'élaboration des grandes voies. En outre, cet exemple se caractérise par l'adaptation de nouvelles architectures urbaines comme les gratte-ciel et autres formes de building, la construction de centres commerciaux, etc. S'appuyant sur des schémas et photos, celles de la ville d'Abuja (capitale économique du Nigeria), en deux dimensions, c'est-à-dire opposant le style de ville à «un monstrueux bidonville», dont seule une route les séparait, le conférencier a résumé les désagréments causés par ce type de plan urbain citant, entre autres, l'absence d'hygiène, la ségrégation sociale, l'apparition du phénomène «town in garden» (la ville dans le jardin), où l'espace vert se limite à de petits arbustes décoratifs, le chômage, avec notamment un milliard de ruraux dans le monde qui émigrent chaque année vers les villes, la crise économique et la large consommation des énergies. «Il ne s'agit pas de l'évolution des villes mais de la révolution de capacités énergétiques», a-t-il précisé.
Selon lui, la réalité oblige l'instauration d'un nouveau modèle urbain, évoquant à ce propos le social equity plan (SEP) ou (plan d'équité sociale), qui repose sur la bonne qualité des espaces publics et l'intégration sociale pour plus d'équité et de solidarité. «Nous devons changer nos paradigmes d'urbanisation ; pensez à la ville et à son avenir dans les trente années à venir», a-t-il insisté.
A noter que l'hôte de Constantine s'est rendu à la nouvelle ville Ali Mendjeli, en compagnie du wali Noureddine Bedoui, pour visiter des chantiers UV 19, selon le communiqué de la wilaya.