Algérie

La ville d'Oran tourne le dos à son passé



« L'architecture de la ville d'Oran, un patrimoine en voie d'extinction », tel était le thème de la communication faite jeudi après-midi par M. Galvan Javier, architecte espagnol, directeur de l'Institut Cervantès d'Oran, devant les invités venus, très nombreux, assister à un constat peu reluisant sur la richesse inestimable des sites et monuments archéologiques résumant l'histoire de cette cité avant de faire l'historique de la première occupation espagnole de Mers El-Kebir, un abri naturel, en 1505, décidée dans le cadre de la « Reconquista », qui a suivi la chute du royaume de Grenade, dernier bastion de la formidable civilisation andalouse dans la péninsule ibérique. Le conférencier a situé l'origine d'Oran dans la Casbah, un mamelon d'habitations sur le versant nord du Murdjadjo, entouré de jardins exubérants qu'arrosaient quelques rivières et sources. La trace de ces périodes reste encore visible à la faveur des différents types d'architecture musulmane (ottomane), espagnole et française et cette opportunité sera saisie par M. Galvan pour faire le parallèle entre les villes d'Andalousie, comme Cordoue et Sidi El-Houari, pour ce qui est des pièces architecturales, à la seule différence que les images des diapositives projetées devant le public laissent apparaître des fortins squattés, des portes dégarnies de leurs pierres, des maisons de fortune édifiées contre les murs des établissements militaires de l'époque.La seule prise de vue qui apaise les esprits est celle du Fort de Santa Cruz, épargné des vicissitudes du temps et déprédations et autres actes malveillants pour avoir été occupé, au lendemain de l'indépendance, par l'ANP. Cette institution vient de céder cette importante pièce architecturale militaire espagnole, la plus importante construite sur les hauteurs pour surveiller la mer et l'arrière-pays. L'association « Bel Horizon » en fera un musée, selon ses promoteurs. Voilà une nouvelle qui rassure, en attendant que le musée pluridisciplinaire Ahmed-Zabana, tout comme le Palais du Bey Mohamed El-Kébir puissent raconter aux visiteurs de belles histoires.


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