La ville croule sous ses ordures

Alors que la direction de l'environnement s'est inscrite dans le programme national de gestion intégrée des déchets ménagers et assimilés, Relizane, le chef-lieu de wilaya est, ces derniers jours, asphyxié par un amoncellement inquiétant de déchets de toutes natures.Certes, la cité a toujours été polluée par ces rejets domestiques mais la situation s'est amplifiée pendant ce mois de carême. L'incivisme du citoyen et la négligence sont, selon certains, les causes directes de cette situation intenable et insupportable, notamment en cette période de grandes chaleurs qui risque de constituer un facteur encourageant la transformation des produits abandonnés et souvent éparpillés par les bestioles et les chiens errants. Au carrefour du marché couvert ainsi qu'au niveau des coins des quartiers populaires, tels Satal, Chemérik, Graba et autres, les passants sont directement agressés par les odeurs émanant de ces ramassis. «Le soleil est à son zénith et la ville est encore étouffée par ces agglomérats comme si elle est abandonnée à son sort», a tonné un retraité avec amertume en ajoutant «autrefois, on rodait du coté du marché couvert pour se donner un bol d'air fort en sentant des belles roses?depuis, hélas ! On vit la grande dégradation». Si pour certains, la responsabilité est partagée entre le citoyen et les collectivités locales, d'autres n'ont pas manqué de pointer du doigt exclusivement cette dernière.«La gestion de ces ordures doit commencer par un plan de collecte bien établi et respecté par les deux parties, mais souvent, les élus communaux faillent à leur mission», a souligné un citoyen qui précisera que les rotations ne sont pas toujours respectées, notamment au niveau des quartiers de la périphérie. Un autre précise : «Le hic est qu'on procède des fois à l'incinération sur le lieu des déchets sans se soucier des désagréments occasionnés aux citoyens». Devant cette situation, certains ont proposé la création de petites entreprises de nettoyage. «La collecte des déchets peut constituer un créneau d'investissement à la grande joie des chômeurs pour peu que les instances concernées par la promotion des PME les orientent et les accompagnent dans ce sens», a souligné un jeune. Du côté des collectivités, on jette tout sur le dos du citoyen. «Les communaux sont assignés par un plan de rotation bien déterminé dans le temps mais le citoyen ne s'est jamais montré coopératif et se débarrasse de ses déchets comme bon lui semble», a tenu à préciser un cadre des services techniques de l'APC.