La ville croule sous les ordures

Un parc roulant défaillant, des ouvriers souvent en grève, des responsables observant le silence et des citoyens manquant de civisme, tels sont les principaux indices qui caractérisent la situation qui prévaut dans presque les 47 communes de la wilaya.Pour donner une justification au retard ou à l'absence de l'enlèvement des ordures, notamment dans les grandes communes, les responsables de l'Epic avancent le manque de moyens matériels et évoquent le problème de trésorerie pour donner une signification au non-paiement des salaires des ouvriers. À ce titre, faute de régularisation de leurs salaires et pour exprimer leur colère, les agents de nettoiement observent à intervalles réguliers une grève de trois jours, comme c'est souvent le cas, ou illimitée quand la situation perdure.
Pour pallier ces insuffisances, les élus locaux de certaines communes ont eu recours à la location de camions des entreprises privées et à la mobilisation de leurs agents dans le but évident de procéder à l'enlèvement de ces ordures, des opérations souvent coûteuses et loin de résoudre le problème car ne visant que les centres- villes. Dans le même contexte, l'APC de Mascara a procédé au versement de subventions à l'entreprise pour l'achat de pièces de rechange des camions défaillants sans pour autant parvenir à un résultat probant, car faute de disposer d'un atelier, les réparations des camions de l'entreprise s'effectuent auprès des garagistes privés.
En 2018, la commune de Mascara a alimenté le compte de l'Epic d'un montant de 13 milliards de centimes en règlement de la facture de l'enlèvement des ordures. Outre l'absence de réactions des responsables de l'entreprise et l'indifférence affichée par les élus locaux, les citoyens se distinguent par une indiscipline caractérisée, en déversant les ordures d'une manière anarchique en tous lieux, y compris devant les établissements scolaires ou hospitaliers sous prétexte que les camions de l'Epic ne sont pas passés.
À ces citoyens qui manquent de civisme viennent s'ajouter les commerçants qui se permettent de jeter leurs saletés un peu partout, y compris des bouteilles pleines d'urine, des tessons et autres objets susceptibles de blesser les passants ou les agents lors de leur enlèvement. Avec l'arrivée de la chaleur, les odeurs nauséabondes se dégagent et ont pour effet d'indisposer les personnes du troisième âge ainsi que les enfants. Pourtant, ce problème n'existait pas à l'époque ou n'avait pas une telle ampleur quand les communes étaient chargées des opérations d'enlèvement des ordures. Faute de moyens, certaines communes utilisaient des bêtes de trait attelées à des charrettes pour le nettoiement.

A. B.