Algérie

"La ville a-t-elle besoin d'un tel événement pour être entretenue'"




Une vue de Cirta«Il faut de la volonté et des personnes compétentes qui connaissent l'aspect historique de la cité.»Moins de deux mois de l'ouverture officielle de la manifestation «Constantine, capitale de la culture arabe», un événement tant espéré pour certains, insignifiant pour d'autres et un mérite pour les plus conscients. Ça reste forcément une aubaine pour sortir la ville de son isolement, un épanouissement devant offrir une satisfaction culturelle mais surtout une veine pour l'image d'une ville qui perdait son rôle historique et touristique. Néanmoins, si beaucoup croient à cet événement, d'autres l'argumentent avec des critiques aussi bien objectives que subjectives. Pour Mohamed: «Ceux qui sont chargés de piloter la réhabilitation de certains monuments cultuels de Constantine, en prévision de la manifestation «Constantine, capitale de la culture arabe 2015», ignorent totalement l'histoire de cette ville. La preuve: ils sont en train de dépenser un argent fou pour la rénovation de la Médersa, sise rue Larbi Ben M'hidi, que l'administration coloniale a créée dans le but de faire de l'ombre à El Kettania, véritable école d'où sont issus de nombreux nationalistes. A mon avis, on est en train de glorifier inconsciemment l'oeuvre coloniale. Cette médersa dont la réhabilitation a été confiée aux Chinois a formé des dizaines de fonctionnaires arabophones qui ont servi dans l'administration coloniale! Sa restauration est une bonne chose, mais à condition que ce soit fait en dehors d'un événement aussi médiatisé.» Mohamed a certainement raison; pourquoi avoir attendu cet événement pour penser à la réhabilitation de cette structure en l'intégrant dans une manifestation censée vanter la culture arabe.Pour Saber, cadre universitaire: «Je ne m'attends pas à grand-chose, surtout que tout ce qui est historique a pratiquement été ignoré, cependant je pense que sur un autre plan, il était temps de sortir Constantine de son isolement. Malgré les efforts des pouvoirs publics, aussi bien sur le plan économique que social, on n'obtient rien de palpable qui soit en mesure de satisfaire le Constantinois devenu étranger dans sa ville!Néanmoins, cette occasion si elle orientée dans le bon sens, peut contribuer à changer d'abord, les mentalités et quelques donnes comportementales qu'il faut booster.La question qui se pose est comment les Constantinois vont s'adonner à cet événement dont il ne faut pas ignorer l'importance' A mon avis, c'est le cadet de leur souci à l'ombre d'une très mauvaise volonté et une absence de suivi. En somme, il n'y a pas une stratégie de travail sur le terrain, tout est fait de façon anarchique quand il s'agit des travaux dont certains accusent un énorme retard! Dans un langage plus courant je dirais que c'est du n'importe quoi! Mais j'espère toutefois que ça aura un impact positif sur la ville qui est supposée être touristique et historique s'agissant du patrimoine.Maintenant, la question que je me pose est: Constantine avait-elle besoin de cet évènement pour être entretenue' De tout temps son entretien a été superficiel et occasionnel lors de visites présidentielles. Mon espoir est de voir un changement dans les mentalités, un respect de l'aspect historique de la ville et de son patrimoine, un respect pour son environnement et son urbanisme de plus en plus choquant et à sauvegarder son caractère de ville culturelle et touristique.»Enfin, pour Meriem, une étudiante en architecture: «Je regrette l'état de la vieille ville qui reflétait bien une époque de Constantine, laquelle n'a pas été prise en considération et qui pouvait renseigner sur l'histoire de la ville. Elle part en fumée et c'est tout simplement un gâchis. Peut-être qu'on pourrait encore sauver quelque chose, mais il faut de la volonté et des personnes compétentes qui connaissent l'aspect historique de la cité».La ministre de la Culture s'engage à couvrird'éventuels manques financiersAlors qu'il n'était pas question de rajouter un seul sous à la manifestation de Constantine, capitale de la culture arabe, dont l'enveloppe est de sept milliards de dinars comme rapporté lors d'une conférence de presse du commissaire Ben Cheikh El Houssin Samy, voilà qu'une bonne nouvelle vient soulager le staff du commissariat.La ministre de la Culture s'engage à couvrir d'éventuels manques en cas de nécessité. Le montant sera puisé du budget du ministère. Le Premier ministre contribuera à la prise en charge de certaines dépenses supplémentaires, confie le commissaire, en exclusivité, à L'Expression.




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