Algérie

La vigilance est de mise'



La décision prise par le chef d'état-major de l'Armée de demander au Conseil constitutionnel d'activer l'article 102 de la Loi fondamentale suscite plus de questions qu'elle n'en résout. Faut dire que cette Loi fondamentale, la Constitution autrement dit, n'est pas dans les bouquins favoris du citoyen lambda. Ni en livre de chevet, ni en bibliothèque, cette Constitution et ses articles est loin d'être connue du grand public. Aussi, lui annoncer que l'article 102, une fois activé, résoudra tous les problèmes, équivaut à lui parler d'une Loi dont il ignore les règles, les chiffres et les codes. Mais bon, bref, «que va-t-il se passer maintenant '», s'interroge ce citoyen qui se demande aussi : «Que s'est-il passé au juste pour en arriver là '» En fait, la sortie médiatique du chef d'état-major de l'ANP ne semble pas avoir refroidi d'autres appels, tout aussi médiatiques. De la démission de Boutef à la dissolution de l'APN, du Sénat ou du Conseil constitutionnel, chaque proposition semble en appeler bien d'autres.Et c'est là que se profile le vendredi de demain. La rue dira-t-elle non à tout et à n'importe quoi pourvu qu'il y ait un énième vendredi de contestation ' Veut-on effacer l'importance de ce que vit réellement le pays ' Ça semble être le cas si, demain, la rue, aussi intelligente soit-elle, affichera sa détermination à continuer à ne pas être méthodique, pragmatique, impartiale dans ce processus radical qu'est le changement qui prendra certainement du temps pour voir le jour. Elle, elle est dans l'immédiateté, de ce qui ne cadre pas avec les échéances qui mèneront au changement escompté. Ce changement, beaucoup de «solutionneurs», prétendant détenir le «Khatem Souleyman» au doigt, ont aussi cette immédiateté, cette spontanéité permanente dégoulinant d'un populisme ébranlé par la nature des choses aujourd'hui. Et ce n'est plus le populisme qui fera que les instituions, les entreprises économiques du pays fonctionnent normalement, sans couacs, ni de retour sur les décombres du passé.
D'ailleurs, nous ne sommes pas si loin du 1er avril, pour s'attendre à d'éventuels poissons? Autrement dit, gare à ce v?u d'immédiateté qui mènera droit au mur de l'insensé assorti, parfois, d'imbécillité ! La maladie invalidante du chef de l'Etat est un secret de polichinelle depuis belle lurette. Tout le monde le sait et tout le monde l'a su, sans trop trouver à redire. Alors, pourquoi maintenant ' Recourir à l'article 102 de la Loi fondamentale ou demander que le chef d'Etat démissionne, y ajoutant la dissolution de l'APN, du Sénat ou du Conseil constitutionnel, ça laisse bouche bée ! Tout compte fait, on n'est pas près de la fin de la crise politique, mais à son début. Les coups fourrés sont à craindre, et les citoyens qui battent le pavé depuis plus d'un mois ont toutes les raisons du monde de nourrir des appréhensions. Les autres, qui ne pipent mot, aussi. Et sur les réseaux sociaux, ça y va à plein tube ! Finalement, un seul appel vaut le coup, c'est celui qui ne mélangera ni torchons, ni serviettes et encore moins les casquettes, ça sera l'appel à la vigilance. Car pour trouver, facilement, consensus à une sortie de crise, faut arrêter de se sucer le pouce. La chose est extrêmement difficile, avec le «Khatem Souleyman» ou pas?


Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)