« Il est nécessaire de fonder le concept de traduction au niveau le plus profond de la théorie linguistique, car il a trop de portée et de puissance pour pouvoir être d’une quelconque manière, comme on le pense parfois, traité après coup » . Par ces lignes de l’essai « Sur le langage » de 1916, Walter Benjamin exprime déjà l’essentiel de ce qui sera, sept ans plus tard, le message de « La tâche du traducteur » : loin d’être un simple phénomène secondaire, la traduction possède une spécificité et une autonomie qui font d’elle beaucoup plus qu’une copie de l’œuvre originale. Dans l’article de 1916, Benjamin retrace le déclin du langage, à partir de sa pureté originaire jusque dans l’« abîme du bavardage ». Marqué par un ton plus optimiste, l’essai de 1923 décrit le mouvement inverse : à partir de la diversité réelle des langues se dessine l’horizon d’une réconciliation. Les deux textes forment ainsi un ensemble analogue au récit biblique : un état originaire pur, une chute et une confusion, une promesse de salut.
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Posté Le : 15/10/2023
Posté par : einstein
Ecrit par : - Härnsten Johan
Source : التدوين Volume 8, Numéro 1, Pages 17-28 2016-12-02