Algérie

La vie de Younes face au mépris des autorités


La vie du petit Younes Meziani, deux ans, ne tient qu'à un fil. Ou plus précisément à un « bout de papier », un accord de prise en charge pour soins dans un hôpital spécialisé en France. Document que refuse obstinément de signer le président de la commission médicale nationale des transferts de malades, M. Bougherbal, affirme Ahmed Meziani, grand-père de Younes. Pourtant, « tout le monde atteste de l'urgence d'un transfert à l'étranger ». Le dernier recours de cette famille est une lettre adressée au ministre du Travail, de l'Emploi et de la Sécurité sociale, dans laquelle elle implore ce dernier d'intervenir en faveur de Younes et ainsi de lui sauver la vie. Le calvaire du garçon débute en octobre 2009, quand il est admis à l'hôpital Mustapha pour une occlusion intestinale. Là-bas, suite à une « négligence », il lui est effectué l'ablation de l'intestin grêle. « Opération pour laquelle, d'ailleurs, une enquête a été diligentée par la commission médicale », affirme M. Meziani. Suite à cette chirurgie, Younes présente une malabsorption majeure, avec un risque de dénutrition et des troubles de la croissance, qui le condamne à une mort certaine, imminente. Selon ses médecins traitants, son état nécessite « une alimentation parentérale de longue durée, qui ne peut pas être réalisée dans les services hospitaliers algériens, faute de nutriments et de moyens adaptés à son âge et à son état », peut-on lire dans l'un des comptes rendus médicaux dressé par les professionnels.« Son état ne pourra que s'aggraver chez nous, aussi un transfert pour soins de haut niveau est demandé », conclut le chef de service de la clinique de chirurgie pédiatrique, qui a rempli les formulaires pour une évacuation sanitaire d'urgence. Mais rien n'y est fait. En dépit de l'engagement et l'insistance des médecins, du ministère de la Solidarité nationale, ou encore de l'ambassade de France en Algérie, la commission refuse toujours d'accorder au malade une prise en charge. Motif invoqué ' « Le coût élevé d'une telle prise en charge. Mais ce prétexte ne répond en aucune manière aux directives conjointement liées aux ministères de la Santé, du Travail et de la Sécurité sociale, sur un plan théorique bien sûr, à savoir le risque vital, la solution thérapeutique et l'absence de solution dans le pays », est-il mentionné dans la lettre ouverte. « Pourtant, le traitement ne durera que quelques semaines dans un hôpital, puis quelques mois dans un centre spécialisé. Juste le temps que Younes reprenne des forces, que son intestin se développe et puisse absorber les nutriments », souffle le grand-père, à bout d'espoir. Et cette animosité, ce sentiment d'iniquité sont exacerbés par l'injustice du système. Cette politique de deux poids, deux mesures qui est devenue la règle. « Pour le moindre petit bobo qui pourrait être soigné en Algérie, des pontes, des personnalités et même un footballeur, sont évacués et pris en charge dans les meilleurs hôpitaux de France. Certes, les soins dont Younes a besoin sont chers. Mais à combien est estimée la vie d'un enfant par l'Etat ' », n'a de cesse de s'interroger la famille Meziani.
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