Algérie

La vie à crédit Edito : les autres articles


Un crédit doit être remboursé. Il faut vérifier ses capacités avant de s'engager», énonce une publicité, révélant davantage l'agacement des organismes de crédit devant les mauvais clients. Elle renseigne aussi sur les facilités que l'économie moderne peut procurer. Des économies ont été bâties sur ce principe, mais il faut savoir jusqu'à quelle limite. Si les financiers viennent à en parler et rappeler cette évidence qu'est le principe de précaution, c'est que, manifestement, il y a problème. Voilà un des effets de la crise qui a montré jusqu'à quel point Etats et organismes financiers étaient disposés à aller afin de continuer à fonctionner pour les premiers, à exister pour les autres.
Mais fallait-il que le seuil de rentabilité, ou de solvabilité, soit franchi, voire largement dépassé, pour que le monde vienne à s'en inquiéter ' Assurément non, puisque rien que dans le cas de l'Espagne, contrainte désormais à une cure d'austérité, Felipe Gonzáles tirait la sonnette d'alarme il y a de cela près de vingt ans. L'ancien Premier ministre espagnol avait pris sur lui d'interpeller ses compatriotes en déclarant alors que son pays vivait au-dessus de ses moyens. La période, ne manque-t-on pas de relever, est longue et même suffisamment pour que puissent être menées d'autres politiques et que soient apportés les correctifs appropriés. Visiblement, la politique a été plus forte et beaucoup y ont cédé. Son appel n'a pas été entendu par les équipes gouvernementales qui se sont succédé, lesquelles, constate-t-on, se sont gardées de toucher à un niveau de confort acquis à crédit, ou plus simplement avec l'argent des autres. T
ous ces autres qui exigent des gages, qui contraignent à racler les fonds de caisse et finalement se séparer de leurs biens les plus précieux, ce qu'on appelle généralement les bijoux de famille que l'on peut tout juste hypothéquer mais pas vendre. Et à l'échelle d'un Etat, cela renvoie à des pans entiers de l'économie et même des secteurs dits de souveraineté. Des bijoux que seules les grosses sociétés multinationales sont en mesure de racheter si leur propriétaire n'avait plus les moyens de le faire. Faut-il alors dénoncer le monde de la finance comme certains le font, ou alors attribuer la faute aux seuls gouvernants ' Le prix de l'endettement peut s'avérer particulièrement lourd et des pays européens s'en rendent compte désormais.
Il est toutefois admis que le principe de précaution ne doit pas seul guider les politiques économiques. Il faut bien faire preuve d'audace, même calculée. Des pays ont pris des risques sans avoir ni mines ni banques à hypothéquer. Ils n'avaient pas non plus des moyens inépuisables, du moins appréciables par leur consistance. Leur perspicacité et leur bon sens ont assuré leur prospérité. Ils ont su faire des choix judicieux, donc à leur portée, échappant à tout dogmatisme, et valoriser
le travail.
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