Le Conseil constitutionnel confirme l'élection du Général Mohamed Ould Abdelaziz et rejette les recours de trois candidats de l'opposition qui ont dénoncé des « fraudes massives ». Mais peu auparavant, le président de la commission électorale a annoncé sa démission en raison de "doute" sur la "fiabilité" du scrutin présidentiel.
« M. Mohamed Ould Abdel Aziz a recueilli la majorité absolue des suffrages prévue par la Constitution et est déclaré élu président de la République islamique de Mauritanie », a déclaré le président du Conseil constitutionnel Abdellahi Ely Salem.Selon les chiffres du Conseil, le meneur du coup d'Etat du 6 août 2008 a donc été élu dès le premier tour du scrutin le 18 juillet avec 52,47% des voix. Son investiture doit avoir lieu dans le courant de la semaine prochaine. Il arrive largement devant le président de l'Assemblée nationale et candidat du front anti-putsch Messaoud Ould Boulkheir qui ne remporte que 16,66% des voix, suivi du chef du principal parti de l'opposition Ahmed Ould Daddah (13,46%). Ibrahima Sarr, issu de la minorité négro-mauritanienne et qui avait soutenu le putsch (4,70%) décroche la quatrième place, suivi du candidat islamiste modéré Jemil Ould Mansour (4,48%) et de l'ex-chef de la junte (2005-2007), le colonel Ely Ould Mohamed Vall (3,78%). Le taux de participation s'est élevé à 65,12%. Le Conseil constitutionnel a rejeté un recours sur la forme (celui du colonel Vall) et les autres sur le fond, estimant qu' « aucun grief sérieux de nature à justifier l'annulation du vote n'a été soulevé par les plaignants » et soulignant son « devoir de protéger la volonté des électeurs ».Le ministère de l'Intérieur a, dans un avis au Conseil, estimé que ces recours ne contenaient que des « idées générales se basant sur aucune preuve matérielle ». Les trois opposants - Messaoud Ould Boulkheir, Ahmed Ould Daddah, et Ely Ould Mohamed Vall - dénoncent une manipulation du fichier électoral, des usages de faux, le vote multiple de militaires, l'utilisation frauduleuse de produits chimiques sur les bulletins ainsi que des votes d'étrangers, notamment du Sénégal voisin. Et la démission surprise du chef de la Commission électorale nationale indépendante (Céni), Sid'Ahmed Ould Deye, est venue appuyer leurs affirmations. Il a d'abord « constaté comme beaucoup d'autres que les élections présidentielles (s'étaient) déroulées normalement, dans les formes ». Mais, a-t-il ajouté, « les plaintes que j'ai reçues ainsi que les contenus des recours adressés au Conseil constitutionnel ont semé le doute dans mon esprit sur la fiabilité de ces élections quant au fond ». « C'est pour cela et pour ne pas être en contradiction avec ma conscience que j'ai décidé de présenter ma démission de la présidence de la Ceni à compter de ce jour », a-t-il conclu. Dirigée par un représentant de la société civile, la Ceni est notamment constituée de six membres de l'opposition et de six membres de la majorité favorable au putsch du 6 août. Elle avait, plus tôt dans la journée, publié un communiqué affirmant que le scrutin présidentiel s'était déroulé dans « des conditions normales et transparentes" malgré "quelques imperfections ». L'UE, principal bailleur de fonds de Nouakchott qui a suspendu pour deux ans sa coopération à la suite du putsch, a elle appelé jeudi les autorités mauritaniennes à enquêter « de façon adéquate » sur les accusations de fraudes faites par l'opposition.Les missions d'observation de six organisations internationales, dont l'Union africaine (UA), s'étaient de leur côté félicitées du « déroulement satisfaisant des opérations de vote »
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Posté Le : 25/07/2009
Posté par : sofiane
Source : www.elwatan.com