La vice-ministre bavaroise de l'Economie en visite à Alger: Les Allemands veulent plus de partenariat mais aussi de... visibilité

« L'économie algérienne s'est libéralisée et a évolué mais la loi de finances complémentaire 2009 a rendu le climat d'investissement pour les entreprises bavaroises très difficile», a soutenu, hier, Katja Hessel, vice-ministre de l'Economie, du Transport et de la Technologie de l'un des plus importants länder d'Allemagne et qui occupe la septième place en terme de performance économique dans toute l'Union européenne.

 S'exprimant à l'occasion d'une conférence de presse organisée à l'hôtel El Djazaïr en marge du forum économique algéro-bavarois, la vice-ministre qui était accompagnée d'une importante délégation d'hommes d'affaires et de responsables d'entreprises, citera notamment la mesure obligeant le partenaire étranger à rester minoritaire (49%) dans son partenariat avec les Algériens mais aussi «les lenteurs administratives» et «un manque de visibilité de certaines lois». «Les entreprises bavaroises sont disponibles à investir en Algérie si les conditions juridiques sont réunies», a déclaré Mme Katja Hessel qui rappelle cependant le «caractère indépendant et libéral» dont jouissent les entreprises du land et qui fait, soutient-elle encore, qu'on ne peut pas les obliger à se lancer dans des partenariats si les règles ne sont pas définies au préalable.

 Le changement des lois d'une manière rapide et avec un effet rétroactif est mal perçu par les investisseurs, explique encore la ministre qui a, néanmoins, tenu à préciser que l'objet de sa première visite dans notre pays n'est pas de faire état de ce qu'elle qualifie de «frictions» mais de découvrir l'Algérie dont elle a loué longuement les mérites et les potentialités. La conférencière fera dans ce sens savoir que l'objectif de son déplacement en Algérie n'est pas de vendre des services mais de chercher à lancer des partenariats à long terme dans tous les secteurs. «Le climat économique en Algérie est très intéressant, surtout que la crise mondiale ne semble pas avoir affecté votre pays», ajoute la ministre bavaroise qui propose d'aider à «développer la PME en Algérie dans un cadre de coopération», sachant que le secteur est un véritable pourvoyeur d'emplois dans le monde entier. La délégation conduite par la vice-ministre représente divers secteurs notamment l'énergie, la construction mécanique et des équipements, la logistique, la planification, le bâtiment et l'infrastructure, la formation et l'ingénierie. L'économie bavaroise, faut-il le signaler, représente le moteur de croissance de toute l'Allemagne avec un PIB de 445 milliards d'euros en 2008. L'Algérie est le troisième partenaire commercial de la Bavière dans la région MENA (Moyen-Orient, Afrique du Nord). Le volume des échanges commerciaux entre notre pays et ce land de 12,5 millions d'habitants a atteint l'année dernière plus de 971 millions d'euros. Alors que nous exportons principalement du pétrole vers la Bavière, cette dernière fournit à notre pays des véhicules, des machines et des produits électrotechniques.

 «Le nombre élevé des délégations allemandes soutenues en majorité par des programmes ministériels régionaux ou fédéraux ainsi que le nombre croissant d'entrepreneurs allemands venus cette année à Alger témoigne de notre intérêt à participer activement dans le transfert de technologie nécessaire pour réaliser les objectifs tracés dans le cadre de la diversification de l'industrie algérienne», a déclaré pour sa part Andreas Hergenröther, directeur général de la Chambre algéro-allemande de commerce et d'industrie (AHK). Ce dernier qui intervenait à l'occasion de l'ouverture du forum économique dira que l'objectif de «cette bourse de coopération» et des autres rencontres (une dizaine en 2009) est, d'un côté, identifier les besoins en technologies et savoir-faire des opérateurs et institutions algériennes et d'un autre côté proposer des solutions de partenariats en assurant le transfert de savoir-faire et technologique.

 «Nous sommes un partenaire stable», dira pour sa part M. Belhamdine, directeur général de la promotion des investissements au sein du département de Hamid Temmar. Il soulignera lors de son allocution que l'exemple de la Bavière en matière d'exportation est un exemple édifiant.