Algérie

La vérité, enfin '



La vérité, enfin '
Après plusieurs années de bataille judiciaire, la justice algérienne a finalement obtenu que Rafik Khalifa soit extradé de Grande-Bretagne, où il s'était réfugié en 2003, pour répondre des faits présumés qui lui sont reprochés. L'homme doit, en effet, répondre d'accusations allant d'association de malfaiteurs à faux et usage de faux, en passant par le vol qualifié et le détournement de fonds ayant entraîné un très lourd préjudice financier à l'Etat algérien -officiellement, il est estimé entre 1,5 et 5 milliards de dollars- dans le cadre de l'énorme scandale politico-financier dans lequel le sulfureux homme d'affaires a déjà été condamné à la réclusion à perpétuité par contumace. Cela s'est passé en 2008, à l'issue d'un procès extrêmement médiatisé qui a vu notamment des P-dg d'entreprises, des présidents de clubs sportifs mais aussi des ministres en exercice et hauts fonctionnaires de l'Etat interrogés comme témoins. Pourtant, malgré deux mois et demi de débats, d'interrogatoires et de contre-interrogatoires, et des condamnations allant jusqu'à 20 ans de réclusion criminelle, il en est resté comme un sentiment d'inachevé chez la presse algérienne et la sensation d'avoir été abusée chez l'opinion publique : trop de questions sont restées sans réponses et de nombreuses zones d'ombres continuent de marquer ce dossier. Surtout, tout le monde a eu la certitude que la justice n'est pas allée au fond des choses, ne s'en prenant qu'aux plus faibles, les lampistes comme on les qualifie, pour épargner les plus puissants. Aujourd'hui qu'il est acquis que le patron Khalifa sera extradé, la justice algérienne est mise en demeure de tout mettre en ?uvre pour permettre la manifestation de la vérité dans cette affaire unique dans les annales judicaires algériennes. Ce n'est un secret pour personne que des cercles, y compris dans l'environnement immédiat des appareils de l'Etat, tenteront d'empêcher la divulgation des «secrets embarrassants» que Moumen Khalifa avait affirmé détenir du temps où il était protégé par la Grande-Bretagne. Mais la justice doit prendre les mesures qui s'imposent pour permettre la tenue d'un procès juste, équitable et transparent afin que le voile soit levé sur cette scandaleuse affaire et que la vérité se révèle enfin au grand jour. Peu importe que des hauts fonctionnaires ou des dignitaires en fassent les frais -après tout, personne n'est au-dessus des lois-, l'essentiel est que la justice réhabilite son image, sérieusement écornée, aux yeux des Algériens.S. O. A.




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