Algérie

«La vente directe pour barrer la route aux spéculateurs»



On parle de déficit de la production agricole. Quel est votre avis 'Généraliser ce constat sur tous les produits est une injustice pour les efforts consentis dans le secteur. Il est impératif de savoir que les produits agricoles disponibles sur le marché sont purement algériens. A titre d'exemple, la quantité de pomme de terre récoltée pour l'année 2017-2018 est suffisante pour le marché local. Sur une superficie de 130 600 ha, nous avons récolté 41,5 millions de quintaux destinés à la consommation directe. Dans ce chiffre, n'est pas comprise la quantité destinée à la semence.
Le besoin national tourne généralement autour de 40 et 47 millions de quintaux par an. Pour les périodes creuses, une stratégie d'approvisionnement, de stockage et d'écoulement sur le marché est mise en place afin d'éviter les pénuries et la flambée des prix. A la parcelle, le kilo de pomme de terre est à 25 DA. La situation est presque semblable pour les cultures maraîchères, essentiellement la tomate.
Pourtant, les prix de la tomate ont toujours été élevés, même durant sa saison. Pourquoi '
Il faut noter que plusieurs facteurs interviennent dans cette filière, rendant la tâche plus difficile. Je citerais celui de la péremption rapide, rendant l'option de stockage impossible. Réguler le marché dépend ainsi de l'agriculture sous serre. La superficie consacrée à ce type d'agriculture dépasse les 4600 hectares pour une production annuelle de 5,7 millions de quintaux.
L'agriculture ordinaire reste plus importante. Il lui est consacré une superficie de 18 700 ha pour une production de 8,7 millions de quintaux par an. Vu la grande demande, la tomate industrielle reste un choix positif pour plusieurs agriculteurs.
Elle occupe une superficie de 23 700 ha pour une production qui dépasse les 15 millions de quintaux. Ces dernières quantités peuvent servir à l'industrie comme à la consommation directe. Sa cherté est liée à la baisse des parcelles cultivées au profit de l'industrie, ainsi qu'aux problèmes phytosanitaires.
Qu'en est-il des légumes secs et des céréales '
Dans ces deux filières, beaucoup d'efforts sont fournis depuis quelques années déjà. Pour les légumes secs, la superficie exploitée cette année est de 115 000 ha pour une production de 1,4 million de quintaux. La production des lentilles est de 300 000 quintaux. Celle des pois chiche est de 400 000 quintaux. Comparée à celle de l'année 2015-2016, cette dernière a doublé et celle des lentilles a triplé. Pour les céréales, des efforts semblables sont fournis, notamment dans le volet technique, à savoir la fertilisation, le désherbage, l'irrigation d'appoint et l'augmentation du taux de collecte.
Quelles sont les solutions pour stabiliser le marché en matière de disponibilité et de prix '
Nous nous sommes concentrés, durant une longue période, sur la disponibilité des produits agricoles et la régulation du marché. Aujourd'hui, aller vers les prévisions est désormais possible avec l'installation de 12 conseils interprofessionnels agricoles. Concernant l'instabilité des prix, le concept de vente directe reste une piste à ne pas négliger, vu son rôle de barrer la route aux spéculateurs. Toutefois, il nécessite l'implication de tous les acteurs concernés.
Pour les solutions, l'agriculture sous serre multi-chapelles reste un excellent régulateur du marché. Ceci dit, elle reste un investissement coûteux que l'Etat ne peut envisager à l'heure actuelle. Les promoteurs privés sont vivement invités à y investir.


Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)