Algérie

La VAR entre l'ordre et le désordre, le débat est ouvert



Déploiement, hier mercredi, pour la première fois en quarts de finale de la Coupe d'Afrique des nations 2019, du dispositif de l'«Assistance Vidéo à l'Arbitrage» (VAR).Cette technologie permet l'utilisation des images pour permettre à l'arbitre de prendre (ou non) une décision à la suite d'une action litigieuse. Mais attention, elle ne peut être employée à tort et à travers. La VAR est encore loin de faire l'unanimité sur et autour des terrains de football. Pour mieux comprendre le fonctionnement de cette technologie chez les arbitres africains, c'est ce que semblait dire la CAF, elle fait appel à deux arbitres européens pour... former «les sifflets» du continent à cette nouvelle technologie. Il s'agit de Paulinus VanBoekel (Pays-Bas) et de Benoit Miliot (France).
La CAF pour rassurer son monde, a enfin communiqué sur un détail qui a son importance, peut-être même caché jusqu'à ce jour, c'est le fait que derrière les compétitions qui ont eu lieu dans le cadre de cette CAN-2019, des exercices ont eu lieu afin de permettre aux arbitres de s'exercer et de ne surtout pas commettre de graves erreurs qui feraient de la rencontre un objet de contestations. Un risque existe, et pour l'éviter, le premier exercice a eu lieu hier mercredi lors de la rencontre Sénégal-Bénin. Nous ne pouvons livrer nos impressions tant que cette édition n'est pas déjà bouclée. Ce que nous devons dire, en cas de faute et si besoin, l'arbitre a deux choix : celui d'accepter la décision de l'arbitre assistant vidéo et d'appliquer celle-ci avec les mesures adaptées, ou de visionner les images de l'action lui-même sur le bord du terrain pour faire son choix.
Disant qu'entre la théorie et la pratique, la vidéo n'évite pas les débats, bien au contraire. Pierluigi Collina, président de la commission des arbitres de la FIFA explique que «l'objectif n'a jamais été de vérifier chaque incident mineur et il y aura toujours des cas où différentes opinions seront possibles». La VAR est donc un outil qui pourrait sauver une rencontre de toutes griffes comme il peut créer une ambiance qui fausserait l'image d'une rencontre où tous les projecteurs sont orientés sur cette mise en application de cette technologie à laquelle les arbitres africains, notamment ne sont pas habitués.
Attention, la vidéo assistance à l'arbitrage (VAR) n'est plus seulement un symbole d'avancée technologique, elle est aussi l'objet de nombreuses polémiques. Nous avons recueilli quelques avis d'experts internationaux que nous laissons à votre libre appréciation «la procédure de recours à la VAR, définie par l'International football association board (IFAB), n'intervient qu'en cas d'erreur manifeste dans 4 situations : un but, une décision relative à un penalty, un incident entraînant une exclusion ou une erreur sur l'identité d'un joueur».
Pour un autre expert «si la VAR a supprimé certains problèmes, elle en a créé d'autres», dit Bruno Derrien (54 ans). «Pour le moment, il est évident que les résultats ne sont pas à la hauteur des attentes. Ce n'est pas l'outil qui est en cause, mais l'usage qui en est fait. Il faut garder à l'esprit qu'un homme reste derrière la machine. La VAR n'est qu'une assistance, elle ne peut interférer dans l'arbitrage». Mais pour Tony Chapron, c'est justement ça le problème «le rapport de force s'est inversé, dit-il. L'arbitre ne se sert plus de l'outil, c'est l'outil qui oriente l'arbitre».


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