Algérie

La valse effrénée


La valse effrénée
Une valse et broyeuse des entraîneurs fait de notre football l'un des plus consommateur des techniciens dans le monde et l'un des plus agités. Nos clubs battent tous les records en la matière.En quelques journées seulement de championnat de Ligue 1 et 2, pas moins d'une dizaine d'entraîneurs ont fait les frais de la politique du résultat immédiat. Ifticène d'El-Harrach est le premier à avoir jeté l'éponge, ouvrant ainsi le bal à ses confrères des autres clubs. Ils se joindront inévitablement à ce triste décor où les têtes des techniciens tombent les unes après les autres. Bien entendu, ils ne résisteront pas à leur tour aux mauvais résultats. La démission d'Ifticène entraînera certainement l'effet domino, le même qui se déroule aujourd'hui dans le pallier du dessous, c'est-à-dire la ligue 2. Taleb du MC El-Eulma, Bouzidi, du RC Relizane, Djabri, de Boussaâda et enfin Koudri de Mascara ont également rendu le tablier ou forcé de le faire. Un seul mauvais résultat et le ciel leur est tombé sur la tête. Ils ont fait les frais de cette politique dévastatrice qui repose uniquement sur le résultat immédiat au détriment d'un travail à long ou moyen terme qui, indubitablement, portera ses fruits. Cette manière de «liquider» les entraîneurs a porté un énorme préjudice à la discipline, prisonnière de dirigeants incultes en matière de football. Cette instabilité chronique ne fera qu'aggraver la situation d'une discipline déjà malade de sa gestion et bien d'autres fléaux. Est-il concevable que les dirigeants de nos clubs ignorent à ce point les bienfaits de la stabilité ' Cette valse effrénée confirme si besoin est, le peu d'intérêt qu'ils accordent à ce volet bien qu'il soit un gage de réussite. La politique du résultat immédiat fait que nos équipes n'évoluent pas dans la sérénité. Tout le monde est suspendu au résultat alors que le football est tout autre chose que ce qui se passe dans le nôtre, victime de l'inculture de ses dirigeants.