La valorisation des peaux des bêtes sacrifiées à l’occasion de l’Aïd El Adha et leur exploitation à des fins ménagères ou artisanales est une tradition ancestrale, aujourd’hui encore perpétuée par la population du Touat (Adrar).
En dépit des mutations socioéconomiques survenues dans la vie de la population, notamment le mode de consommation et la nature des moyens utilisés, les habitants de la région ne peuvent «se passer» de certaines traditions sociales et patrimoniales, à l’instar de l’exploitation des peaux des bêtes sacrifiées durant l’Aïd. A ce propos, M’barka (70 ans) de la commune de Reggane (sud d’Adrar), a indiqué que «toutes les familles de la région ne peuvent se passer des peaux des bêtes sacrifiées durant l’Aïd, communément appelées fourrures des moutons , vu leur utilisation à des fins diverses». «L’utilisation de la fourrure des sacrifices de l’Aïd diffère selon le bétail, car les peaux de mouton, après leur tannage, sont souvent utilisées comme tapis», a-t-elle dit. De son côté, Hadja Fatma (60 ans), de la commune de Timmi, a fait savoir que «le traitement des peaux de bêtes revêt une grande importance pour les familles de la région». «Certains écorchent avec minutie les bêtes sacrifiées de la race des caprins pour éviter de les perforer et pouvoir en faire des outres Chekoua».
Fatma a précisé que ces outres sont souvent demandées par les nomades et les voyageurs de longue distance dans les zones enclavées au fond du désert, en particulier les voyageurs vers la région frontalière de Bordj Badji Mokhtar, les bergers et les familles rurales. Les peaux de mouton de l’Aïd…une importante ressource pour l’artisanat. Dans ce contexte, le directeur de la Chambre de l’artisanat et des métiers (CAM) d’Adrar, Moussaoui Abderrahmane, a précisé que les peaux d’ovins représentent «un important levier de l’activité artisanale dans le domaine de la maroquinerie qui compte de nombreux affiliés à la Chambre, eu égard à l’attrait notable que suscite ce type de produits artisanaux auprès des clients et des touristes, mais aussi lors des expositions organisées durant la saison touristique et en d’autres occasions».
Pour l’artisane Lensari Meriem (commune d’Adrar), «la collecte des peaux des bêtes sacrifiées durant l’Aïd El Adha est une étape importante de l’opération visant à assurer la disponibilité de cette matière première pour la confection d’articles de maroquinerie et d’autres produits artisanaux très prisés, tels que les chaussures, les bagages et les objets de décoration». Selon elle, des moyens logistiques sont nécessaires au niveau de la wilaya pour faciliter l’exploitation de ces peaux au niveau local au lieu de les envoyer hors wilaya pour leur transformation en une matière première onéreuse pour les artisans. Mme Lensari a, à cet égard, appelé à installer une tannerie dans la wilaya afin de permettre aux artisans de disposer de cette matière première rapidement et à moindre coût.
APS
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Posté Le : 19/08/2019
Posté par : akarENVIRONNEMENT
Ecrit par : APS
Source : elwatan.com du lundi 19 août 2019