Algérie - Contes et légendes d'Algérie

La vache des orphelins, les Grains de raisin, Djeha… Où sont passés nos vieux contes ?


Dimanche 24 Janvier 2010 Les contes ont toujours fait partie du patrimoine culturel algérien. La Vache des orphelins, les Grains de raisin, les Trois figues ou encore les milliers d’histoires sur Djeha sont des contes célèbres que nos mères nous ont tant racontés et qui sont gravés dans notre mémoire à jamais. Le conte a-t-il toujours sa place au sein de la famille algérienne ? Difficile à dire, mais ce que nous constatons, c’est que la narration de contes à l’heure du coucher est une tradition révolue. Peut-on dire que les enfants d’aujourd’hui ne s’intéressent plus aux contes ? Le conte du soir est pour chacun de nous un souvenir inoubliable. Nous nous souvenons tous, en effet, de ces histoires que nous racontaient nos mères et nos grands-mères et qui nous ont tant fait rêver. Nous devons donc transmettre ce patrimoine culturel à nos enfants afin que cette magie du soir ne s’envole avec les anciennes générations. Malheureusement, cela n’est plus le cas aujourd’hui, car les parents ne racontent plus de contes à leurs enfants. En effet, plusieurs facteurs socio-économiques empêchent les parents de prendre le temps de s’attarder le soir auprès de leurs enfants afin de leur narrer des histoires de jadis et d’aujourd’hui. «Je rentre tard et avec toutes mes obligations je n’arrive plus à tenir le coup. Donc, je ne peux raconter des histoires à mes enfants. De plus, il est très difficile de trouver une histoire qui plaît à mes enfants», nous a déclaré Fadila, médecin et mère de trois enfants. C’est le cas, pratiquement, de toutes les mamans qui travaillent et qui n’ont pas un peu de temps pour vivre quelques moments de bonheur en compagnie de leur progéniture.

Les bambins aiment-ils les contes ?

Les nouvelles technologies (Internet, télévision, consoles de jeux, DVD…) ont, malheureusement, leur part de responsabilité et ont fait que l’enfant d’aujourd’hui ne s’intéressent plus aux vieilles histoires. Ces technologies ont bien souvent remplacé la lecture au grand dam des parents et des enseignants qui constatent une régression du niveau scolaire chez leurs enfants. «Mes enfants sont tout le temps collés à la télévision et n’ont plus la patience d’écouter une histoire jusqu’à la fin, déplore une mère de famille. Ma mère me racontait beaucoup d’histoires qui me faisaient rêver et que j’aimerais bien transmettre à mes enfants.» Cela ne veut pas dire que les enfants n’aiment plus les contes. En effet, nos bambins aiment écouter des histoires car elles éveillent leur imagination, les emmènent dans des contrées lointaines... L’innocence qui caractérise l’enfant ne peut être polluée par les nouvelles technologies qui n’offriront jamais autant de bons moments aux enfants et à leurs parents. «Mes filles sont les premières à me demander de leur raconter une histoire avant d’aller au lit», nous a dit Nora, une enseignante dans une école primaire et mère de deux filles. Et d’ajouter : «J’essaye toujours de trouver de nouveaux contes, mais mes enfants préfèrent les histoires de Djeha, cela leur fait plaisir.» «Il faut encourager l’édition des livres pour enfants, car c’est un moyen d’épanouissement pour eux. En plus s’ils le demandent, il faut absolument répondre à leur envie», dira une maman rencontrée dans une librairie. Pour elle, ce genre d’histoires participe fort dans l’épanouissement de l’enfant.

Le conte européen supplante celui algérien

Lors d’une virée, hier, dans des librairies à Alger-Centre, nous avons pu constater que les Algériens aiment la lecture et ont tendance à se diriger vers les contes pour enfants. Malheureusement, les vieux contes algériens font défaut au niveau de nos librairies. «L’édition de livres pour enfants en Algérie n’est pas un marché rentable mais c’est une obligation envers nos bambins. Les contes pour enfants existent, mais leur édition n’est pas importante, sans parler des prix qui sont excessivement chers et pas à la portée de tous les parents», nous a dit un libraire à la rue Hassiba-Ben-Bouali. Et d’ajouter : «Certes, on ne trouve pas beaucoup d’éditeurs qui publient des histoires pour enfants en dehors des livres scolaires et parascolaires. Pour certains spécialistes, l’enfant rêveur d’aujourd’hui deviendra le lecteur de romans de demain.» Tous comptes faits, il ne faut surtout pas négliger l’enfant, car c’est avec la passion qu’il aura pour la lecture des contes qu’il connaîtra la valeur et la richesse d’un écrit quand il sera plus grand.
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