Pour préserver quelque peu le pouvoir d?achat des citoyens, sérieusement écorné par l?inflation provoquée par la hausse des prix à la consommation des produits de première nécessité, l?Etat a été obligé de soutenir certains de ceux-ci.C?est là une politique qui n?a été rendue possible que grâce à l?aisance financière dont jouit conjoncturellement le pays consécutivement au surenchérissement que subissent les cours des ressources énergétiques. Faute d?autres réponses à sa disposition pour combattre cette inflation dont les ressorts échappent à sa maîtrise, l?Etat va devoir continuer son effort financier un long moment encore. Car, de l?avis de la plupart des experts, le mouvement inflationniste qui affecte les marchés internationaux, et par voie de conséquence le marché national, n?est pas près de se calmer. Le FMI et d?autres institutions internationales spécialisées confirment ce pronostic.Concernant l?Algérie, les analystes du FMI ont averti que pour cette raison, le taux de son inflation risque de grimper davantage, d?autant que le pays est importateur par excellence et donc très exposé aux chocs boursiers. L?Algérie est en effet terriblement tributaire de ces aléas en sa «qualité» de pays figurant en haut de liste des plus importants importateurs pour un certain nombre de produits soumis actuellement à des spéculations effrénées.Il est certes de l?obligation de l?Etat de protéger le pouvoir d?achat de ses citoyens, d?empêcher que ne se crée dans le pays une situation donnant naissance à des émeutes de la faim, comme cela est le cas dans d?autres pays qui n?ont pas la «chance» de disposer de son aisance financière. Mais il a aussi celle de s?assurer que sa politique de soutien des prix ne finance pas un marché spéculatif et le trabendisme.En subventionnant des produits de première nécessité, il a subséquemment toutes raison et autorité de veiller à ce que leurs prix à la consommation fixés soient respectés. Il n?y a aucune compréhension ou mansuétude à avoir à l?égard de ceux qui transgressent «la règle du jeu».La vigilance de l?Etat est également requise pour empêcher que l?énorme enveloppe financière qu?il est contraint de consacrer à la subvention des prix des produits de première nécessité ne transforme le marché national en fournisseur de ceux des pays frontaliers. C?est, hélas, ce qui est le cas du fait de la perméabilité de nos frontières et de l?existence de réseaux de contrebande prêts à tout pour réaliser de juteuses affaires. C?est un secret de Polichinelle que les souks et magasins de nos voisins regorgent de ces produits de première nécessité dont les prix sont subventionnés par l?Etat algérien. Ce qui est tout bénéfice pour les finances de ces Etats voisins, qui peuvent ainsi réduire leur contribution chez eux au soutien des prix de ces produits.L?Algérie est ainsi en somme transformée, par l?inconscience et la cupidité des siens, en vache à lait de la région, sans même avoir droit à un peu de reconnaissance et de considération. L?Etat ne peut fermer les yeux sur cette situation, sachant qui sont à l?origine de cette situation et de quelles complicités ils bénéficient.
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Posté Le : 18/05/2008
Posté par : sofiane
Ecrit par : Kharroubi Habib
Source : www.lequotidien-oran.com