Algérie

La tutelle propose un service civil modulé


Les médecins résidents rejettent les propositions, estimant qu'elles ne sont pas nouvelles et qu'elles n'apportent pas de réponses à leurs revendications.Le ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière a rendu public, hier, un document de plusieurs pages, intitulé "propositions de réponses du comité intersectoriel à la plateforme de revendications des résidents en sciences médicales". Dans le document en question, se trouvent consignées les propositions faites au collectif des médecins résidents, en grève depuis plusieurs mois, afin de dépasser la crise. Une proposition a été faite notamment pour l'épineux problème du service civil que les protestataires veulent carrément abroger. La tutelle a coupé la poire en deux, soit une modulation et un zonage. Ce qui n'agrée pas les résidents qui considèrent qu'il ne s'agit que des mêmes propositions faites auparavant, exactement lors de la réunion tenue le 4 février dernier, qu'ils avaient rejetées d'ailleurs.
Une position qu'ils maintiennent toujours, tant que, dénoncent-ils, ces propositions sont loin de répondre aux revendications des médecins résidents et qu'ils qualifient, par conséquent, "d'évasives". Contacté hier par téléphone, le Dr Sadek Hemlaoui, un des membres actifs du Camra regrette, à ce titre, que le ministère continue à faire dans "l'intox" et la "désinformation" et que son objectif ne serait autre que "d'essouffler" le mouvement qui résiste depuis cinq mois à toutes les tentatives de déstabilisation.
Le Dr Hemlaoui explique, entre autres, que la revendication de l'abrogation du caractère obligatoire du service civil a été "esquivée" par le ministère en proposant l'abrogation du service civil pour 18 spécialités sur les 67 existantes. Ce qui, dit-il, est pour le moins "incompréhensif" tant que l'exemption de ces spécialités dont la pneumologie et la neurochirurgie risque d'accentuer davantage le problème des déserts médicaux, alibi mis en avant par les autorités pour instaurer ce fameux service civil. Le ministère propose que cette liste soit révisée annuellement par la commission nationale d'affectation, du suivi, d'évaluation et de recours qu'il propose de mettre en place. Si le ministère propose par ailleurs de prendre en charge progressivement les problèmes liés à la pédagogie et aux conditions socioprofessionnelles, il fuit par ailleurs l'autre revendication phare du Camra, à savoir celle relative à l'exemption des médecins résidents âgés de 30 ans et plus, à l'instar de l'ensemble des jeunes Algériens, et ce, conformément à la décision présidentielle prise dans ce sens.
Une revendication que le département de Mokhtar Hasbellaoui se déclare incompétent à satisfaire tant elle ne relève pas de son secteur. Dans sa tentative de convaincre les protestataires à mettre fin à leur mouvement qui déstabilise le secteur depuis le début de l'année, le ministère de la Santé met le paquet sur certains avantages socioprofessionnels tels que la mise à la disposition des médecins résidents de "logements décents", "l'avancement dans les échelons" ou encore des primes de transport notamment pour les médecins à affecter dans le Grand-Sud. "Les membres du comité confirment que le transport constitue une obligation faite aux établissements de santé au profit des personnels médicaux de garde", lit-on dans le document du ministère évoquant, à ce titre, "la possibilité de mise en place par l'élaboration de conventions relatives au transport, dans le cadre des ?uvres sociales".
Les membres du comité promettent en outre "l'institution d'une nouvelle prime d'installation qui sera à la charge des collectivités locales sur tout le territoire national. Le montant et les modalités pratiques de cette nouvelle prime seront précisés par des textes réglementaires". Ils indiquent que le Premier ministre a donné son accord concernant ce point. Néanmoins, ces promesses sont loin de convaincre les représentants du Camra qui ont réagi hier, tard dans la soirée, à travers une lettre ouverte au ministre de la Santé.
Farid Abdeladim
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