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"La tutelle ne répond pas..."



Une grève est prévue durant trois joursInvité à préciser sa pensée, Abdelmalek Azzi nous a déclaré que la tutelle continue «d'ignorer les revendications socioprofessionnelles des enseignants que le Cnes ne cesse de porter à sa connaissance».L'Université algérienne renoue avec la protesta des enseignants. A partir du 12 du mois en cours et pour trois jours, tous les établissements du supérieur du pays devraient, en effet, rester portes closes. C'est, du moins, ce qu'a annoncé le Cnes (Conseil national des enseignants du supérieur) à l'issue de la tenue, mouvementée, de son dernier (en date) conseil national. «Mouvementée» au vu des incidents qui ont failli empêcher les 120 membres de cette instance de se réunir; en session ordinaire, il faut le préciser.Selon Abdelmalek Azzi, chargé de la communication de ce syndicat autonome, «le recteur de l'université d'Alger a, dans un premier temps et sans aucune motivation sérieuse, donné instruction pour que le conseil national ne se tienne pas dans les locaux de l'ancienne Ecole supérieure du commerce d'Alger» où sont aujourd'hui installés nombre d'organismes relevant du secteur de l'enseignement supérieur, parmi lesquels, le Cnes. Avant, «face à la colère des syndicalistes qui n'ont pas hésité à couper à la circulation l'artère longeant l'entrée principale de cet édifice, se rétracte».Pour notre interlocuteur, la décision prise de renouer, après une longue période «de calme», avec la protestation est motivée par le fait, pour reprendre ses propos, que «la tutelle ne répond pas». Invité à préciser sa pensée, Abdelmalek Azzi nous a déclaré que cette dernière continue «d'ignorer les revendications socioprofessionnelles des enseignants que le Cnes ne cesse de porter à sa connaissance». Ce qui constitue, a-t-il estimé, «une nette et claire remise en cause de la politique de partenariat suivie par les prédécesseurs de l'actuel ministre en charge du secteur». Une remise en cause parfaitement illustrée, a-t-il ajouté, «par son refus, du moins jusqu'à présent, de ne pas prendre en considération le P-V, fruit de plusieurs mois de négociations et portant sur les modalités de résolution des différents problèmes soulevés, que notre syndicat avait signé avec Mohamed Mébarki», le dernier en date de ses prédécesseurs.Des problèmes qui ont trait, essentiellement, nous a précisé le chargé de la communication du Cnes, «à la revalorisation des salaires, à l'établissement d'un plan de carrière clair pour les enseignants, à une meilleure définition du statut de l'enseignant chercheur, à la gestion démocratique des établissements du secteur et au logement des enseignants». Et qui entravent, sérieusement, a-t-il ajouté, «le développement de l'université».Une université qui, selon Abdelmalek Rahmani, secrétaire général du Cnes, qui s'exprimait devant la presse à l'issue de la réunion de vendredi dernier, «est aujourd'hui en pleine déliquescence». Pour illustrer ses propos, il n'a pas manqué de rappeler la faiblesse du taux de réalisation du programme de 10.000 logements que le président de la République avait décidé au profit des enseignants du supérieur.Et ce, pour dire que celui-ci «atteint difficilement les 13% et que, de ce fait, «quelque 30.000 enseignants du secteur ne sont toujours pas logés». Dans le même objectif, il a dénoncé «le recours à la facilité» choisie par la tutelle «en matière de recherche», qui, a-t-il averti, «menace la qualité même des travaux réalisés par les doctorants». Se voulant plus précis sur ce point, il a déclaré que «la révision, dans le sens de la réduction de la durée desdits travaux, ne peut que se répercuter sur leur qualité».Comme pour souligner la résolution du Cnes à maintenir la pression sur la tutelle pour obtenir, au plus tôt, la satisfaction de toutes ses revendications, son secrétaire général a annoncé «l'organisation, le 15 du mois en cours, d'un rassemblement devant le siège du ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique».


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