Le torchon brûle de nouveau entre le ministère de la Santé et les praticiens spécialistes de la santé publique. Ainsi, le président du Syndicat national des praticiens spécialiste (SNPSSP) a dénoncé, hier, lors d'un point de presse au siège du syndicat, à Alger, ?les menaces de la tutelle de les démettre de leur fonction?, non sans défier le ministère de mettre en application ses ?intimidations?.?Le ministre de la Santé s'acharne contre nous. Il a ciblé le président du syndicat et tous les chefs de service où il travaille. Le ministre a instruit les directeurs des hôpitaux de lui envoyer la liste des noms et grades des praticiens grévistes pour ensuite les renvoyer de leur poste. Il a commencé cette pratique à l'hôpital de Boufarik où je travaille?, a rapporté le Dr Yousfi.
?C'est une première dans les annales. Avec une telle attitude, le ministre mettra l'hôpital dans l'illégalité?, a regretté l'orateur. De plus, ajoute-t-il, des ponctions sur salaire ont été faites et la tutelle a demandé aux walis de réquisitionner les praticiens. Le premier responsable du syndicat a, également, rappelé que le secteur de la santé enregistrait en ce moment une grève des professeurs paramédicaux et avait enregistré celle des professeurs et aucune mesure ?répressive? n'a été prise à leur encontre.
La rencontre était, aussi, l'occasion pour le syndicat de répondre aux déclarations du ministre durant les 3 jours de la dernière grève.
Le président du SNPSSP a tenu à préciser que le mouvement a continué malgré ?les mesures répressives? de la tutelle, car pour le praticien, cette grève est ?la grève de la dignité pour les spécialistes et le malade?. ?Ce n'est pas une grève contre le malade mais pour le malade qui doit bénéficier des soins dignes. Pour cela, et malgré toutes les menaces, le taux de suivi a atteint les 80% sur tout le territoire national?, a souligné le Dr Yousfi, démentant par là les chiffres avancés par le ministère, à savoir un taux de suivi de 10,5%.
?Si 90% des spécialistes travaillaient, alors pourquoi la tutelle a-t-elle pris des mesures répressives pour nous obliger à reprendre nos postes de travail '? s'est interrogé le syndicaliste, précisant que ?des milliers d'interventions chirurgicales ont été reportées durant ce mouvement. Le syndicaliste a fait savoir que durant les 3 jours de grève, le service minimum était assuré malgré l'échec de la réunion de conciliation organisée le 22 février dernier?. ?Nous avons décidé seuls d'assurer le service minimum. Car d'après la loi, c'est suite à des discussions avec la tutelle que la décision du service minimum est tranchée?, a fait remarquer le spécialiste. Le syndicat interpelle, enfin, les partis politiques qui ?vont à la recherche des voix de la population?, ainsi que les associations de défense des droits de l'Homme à ?intervenir?, car, selon lui, ?il y a le feu en la demeure?.
Face au ?mépris? affiché par la tutelle, le président du syndicat a affirmé que sa corporation maintenait la feuille de route arrêtée lors du conseil national des 16 et 17 février dernier, soit une autre grève de 3 jours dès le 11 mars et le retour à la grève illimitée à partir du 19 mars.
Les spécialistes n'écartent pas l'éventualité de durcir leur mouvement en renouant avec des rassemblements et des sit-in. Les spécialistes de la santé publique se battent depuis 2008 pour, entre autres, la révision du statut et la promulgation du régime indemnitaire et le droit au logement de fonction.
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Posté Le : 08/03/2012
Posté par : archives
Ecrit par : Djazia Safta
Source : www.liberte-algerie.com