Algérie

La Turquie pousse au pourrissement en Libye



L'internationalisation de la guerre en Libye a donné lieu aussi à une guerre médiatique féroce de la part des alliés étrangers des différentes parties en conflit à Tripoli.Prétextant un enlisement du conflit libyen, en le comparant à la guerre en Syrie, la Turquie veut intervenir au plus vite en Libye, aux côtés du Gouvernement d'union nationale (GNA), pour empêcher les troupes de l'Est, du général Khalifa Haftar, de prendre le contrôle de la capitale Tripoli. Alors que les affrontements continuent de faire rage autour de la capitale, menaçant entre autres la production pétrolière, Ankara augmente les enchères à coup de déclarations insistantes sur l'éminence de son intervention militaire, faisant fi de tous les appels à éviter l'escalade militaire dans ce pays voisin.
"Si la Libye est devenue aujourd'hui comme la Syrie, le rôle reviendra à d'autres pays dans la région", a affirmé le chef de la diplomatie turque Mevlut Cavusoglu, lors d'une réunion samedi avec le Parti pour la justice et le développement (AKP, pouvoir), ont rapporté des médias locaux.
"Nous devons faire tout ce qui est nécessaire pour empêcher la Libye de se diviser et de sombrer dans le chaos, et c'est ce que nous faisons", a-t-il justifié, ajoutant : "Nous travaillons avec le gouvernement légitime là-bas". Ces déclarations interviennent à une semaine de l'examen par le Parlement turc de la demande d'Erdogan pour un feu vert des députés à l'envoi de soldats turcs sur le sol libyen, à la suite de l'accord militaro-maritime conclu entre Ankara et le GNA récemment.
Ce controversé accord a été dénoncé par de nombreux Etats de la région et les grandes puissances, directement impliquées dans le processus de paix onusien. Samedi, l'Italie a averti de nouveau contre toute tentation "d'une action militaire" pouvant aggraver la situation en Libye, appelant à "une cessation des hostilités".
Répondant aux questions des journalistes à Rome, le Premier ministre italien, Giuseppe Conte, a affirmé "qu'une guerre par procuration en Libye, au lieu de stabiliser le pays ne ferait qu'aggraver l'incroyable fragmentation", ont rapporté les agences de presse.
Evoquant l'acharnement turc à envoyer des soldats en Libye, M. Conte a estimé qu'une telle intervention "céderait la place à une escalade militaire incroyable, qui ferait tant de victimes civiles et serait sans victoire pour personne", annonçant que le ministre italien des Affaires étrangères Luigi Di Maio pourrait bientôt retourner en Libye pour "pousser la détermination de l'Italie à ?uvrer à une cessation des hostilités" entre les GNA et Khalifa Haftar, qui mène une opération militaire pour prendre le contrôle de Tripoli depuis le 4 avril dernier.
"Nous ne pouvons accepter aucune escalade militaire", a déclaré le Premier ministre italien aux journalistes, ajoutant que "les pays de l'UE devraient être unis dans leur position sur la Libye pour une solution politique".

Lyès Menacer


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