Amos Gilad le responsable des questions politiques et de sécurité au ministère de la Défense Israélien peut recourir à tous les artifices qu'il veut mais il a du mal à convaincre. «Il n'y a pas de rupture avec la Turquie : la preuve en est que notre attaché militaire à Ankara reste en poste et que les services consulaires continuent à fonctionner» assénait-il à la radio publique israélienne. Selon lui, «la Turquie a beaucoup à perdre à mener une politique extrémiste». Ce qui s'annonce pourtant est bien loin d'un différend diplomatique comme veulent le faire croire les Israéliens. C'est carrément la position hégémoniste d'Israël qui est fortement remise en question. C'est le branle bas de combat diplomatique en Israël au moment où la Turquie a annoncé l'expulsion de l'ambassadeur d'Israël à Ankara et le gel des relations militaires entre les deux pays en réaction au refus d'Israël de présenter des excuses après l'abordage meurtrier du ferry turc Mavi Marmara. Le navire faisait partie de la flottille internationale destinée à briser le blocus Israélien sur Ghaza. L'attaque menée par un commando israélien avait fait neuf morts parmi les militants pacifistes turcs. En fait, depuis cette attaque pour le moins excessive pour reprendre les propos du rapport de l'ONU sur l'affaire, le torchon brûle entre les deux pays. Le gouvernement turc n'a d'ailleurs jamais caché son rejet de la politique d'agression israélienne menée dans les territoires palestiniens notamment à Ghaza. Une politique beaucoup plus offensive et efficace que tous les autres pays qui soutiennent la cause palestinienne alors que le pays d'Ataturc entretien des relations diplomatiques avec Israël qu'il a reconnu dès sa proclamation d'indépendance en 1948.COLÈRE NON FEINTECette politique qui tend à dire les vérités en face et même à remettre Israël a sa place à chaque occasion, s'est exacerbée dès lors que les Turcs qui attendaient les conclusions du rapport Palmer initié par les Nations unies sur ce qui s'est passé fin mai 2010, se voyaient conforté dans leur position et estiment légitime qu'Israël présente des excuses. Selon, les fuites publiées récemment par le New York Times, le rapport onusien qualifie l'intervention militaire israélienne contre le navire Mavi Marmara «de démesurée» même s'il justifie le blocus israélien. Effectivement, il est difficile de conclure objectivement d'une autre manière lorsque des commandos de marine, surentraînés et surarmés, sont lancés depuis le ciel à l'assaut d'un bateau civil plein de militants pacifistes avec toute la sympathie qu'on peut avoir pour Israël et ses lobbies. L'argument des couteaux de cuisine brandi par les militants humanitaires utilisé par le Israéliens au moment des faits, prêterait à sourire si le cas n'était pas aussi grave. Le rapport est présenté en Israël somme favorable aux thèses de l'armée israélienne. C'est de là que probablement vien cette entêtement israélien à ne pas présenter d'excuses qui a donné lieu forcément à une réaction en Turquie. La moindre des décisions a été d'abaisser le niveau des relations entre les deux pays et de suspendre les accords militaires signé entre Ankara et Tel Aviv. Cette tension est accompagné aussi par de mesures pratiques qui font craindre une confrontation plus violente entre les deux pays, notamment maritime. Selon le journal turc Hurriyet citant un haut responsable Turc «La Méditerranée orientale ne sera plus un endroit où les forces navales israéliennes pourront librement exercer leurs pratiques "d'intimidation" contre des navires civils » alors que le ministre turc des Affaires étrangères Ahmet Davutoglu a déclaré : «La Turquie prendra toute les précautions qu'elle estime nécessaires pour la sécurité de la navigation maritime en Méditerranée orientale.» En fait, dorénavant la Turquie a indiqué qu'elle réagira par la force contre toute interdiction de passage de navires civils vers Ghaza. Le risque de confrontation militaire semble de plus en plus probable, mais on sait que ni la Turquie ni Israël n'agissent dans un contexte où ils sont seuls. On le sait, les chancelleries occidentales sont déjà à pied d'œuvre pour arrondir les angles et rapprocher les points de vue. Mais cela ne se fera pas immédiatement pour des raisons évidentes de cohérence dans la démarche des uns et des autres. Peut-être que la tension n'ira pas plus loin que des déclarations plutôt violentes, mais cette situation si elle ne réduit pas de cette hégémonie considérée presque comme naturelle ou normale d'Israël dans sa région de prédilection, jettera un coup de projecteur utile pour le monde et sa compréhension de ce qui se passe. L'entêtement des Israéliens est dicté de toute façon par des considérations intérieures, notamment la pression d'une droite et d'une extrême droite qui a le vent en poupe en Israël. La position des Turcs est une position de principe, ce sont quand même neuf personnes qui ont été froidement abattues par des militaires israéliens dans un exercice de roulement mécaniques dont les forces israéliennes ont l'habitude. ANTI-SÉMITISME 'Dans un contexte de plus en plus changeant au Moyen Orient, la particularité d'Israël ne peut plus durer. Comme l'indiquait justement le président Turc Abdullah Gül dans la presse de son pays, la situation risque de se tendre un peu plus. Les turcs veulent en fait remettre Israël dans le droit chemin et devenir un pays comme un autre obligé de se soumettre au droit internationale. Si les Turcs vont au charbon seuls, il ne fait aucun doute que nombreux sont les pays qui leur en seront reconnaissant s'ils y parviennent. Il faut dire aussi qu'au delà d'un déploiement de force dangereux pour la paix et la dilatabilité, Israël n'a pas non plus la possibilité d'aller au contact alors que les frégates turcs patrouillent en Méditerranée orientale. Elle voit déjà une collaboration utile et efficace suspendue. Israël au dessus des lois a besoin aussi de soutien notamment dans les pays musulmans. Pour le moment à défaut d'une confrontation armée, ce sont les officines sionistes et les tenants de la lutte prétexte contre l'anti sémitisme se lancent dans des campagnes grossières mettant en évidence la caractère musulman de la société turque et les propensions antisémites des Turcs. Cette année, «le passeport turc» (turk pasaportu) un documentaire réalisé par Burak Arliel a été présenté au festival de Cannes. Le film raconte comment des diplomates turcs, notamment en France ont sauvé au péril de leurs vies, des centaines de Juifs européens de la déportation vers les camps de la mort durant la Seconde Guerre mondiale en leur fournissant des passeports turcs. Une preuve de plus que l'anti sémitisme dont certains Juifs veulent accabler le monde est plus un argument pour permettre à Israël de commettre tous les excès qu'un état d'esprit largement répandu dans le monde.
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Posté Le : 06/09/2011
Posté par : sofiane
Ecrit par : Par Amine Esseghir.
Source : www.horizons.com